Grande roue de la Concorde: mis en examen, Marcel Campion balaye les accusations
Les ennuis judiciaires se poursuivent pour Marcel Campion. A l'issue d'une longue journée d'audition, le forain, propriétaire de la Grande roue de la Concorde a été mis en examen recel de favoritisme et abus de biens sociaux à hauteur de 75.000 euros.
Après sa journée d'audition dans le bureau du juge du pôle financier Renaud Van Ruymbeke, Marcel Campion a réagi sur BFM Paris, dénonçant une forme d'acharnement.
"Initialement, depuis deux ans qu'il y a des enquêtes, j'avais quand même 12 motifs de qualification. Il ne manquait que l'assassinat dedans, mais tous les motifs étaient bons. Bon là, il a signifié une mise en examen pour des motifs qui à mon avis ne tiennent par la route, donc la montagne accouche d'une souris", estime Marcel Campion.
Marcel Campion est dans le collimateur de la justice depuis des révélations du Canard Enchaîné en 2015. Le parquet de Paris avait alors ouvert une information judiciaire avant de confier l'enquête à des juges d'instruction portant sur des délits présumés de favoritisme, abus de biens sociaux, blanchiment de fraude fiscale et participation à une entente illicite.
"Qui a favorisé? C'est la mairie de Paris"
La question centrale de cette enquête porte sur les conditions d'attribution en 2015 par la mairie de Paris de l'emplacement de sa grande roue, installée sur le place de la Concorde. Le forain avait obtenu le droit d'installer l'attraction dans le cadre d'un marché de gré à gré, après un appel à propositions déclaré infructueux au printemps 2015 malgré deux candidatures en lice, celle de Fêtes Loisirs, société de Marcel Campion, et une autre venant d'une entreprise du Liechtenstein.
Pour Marcel Campion, l'accusation de recel de favoritisme, portant donc sur cette attribution d'emplacement pour la grande roue concerne surtout la mairie de Paris.
"La mise en examen pour recel de favoritisme, si des fois il y a recel, il y favoritisme et qui a favorisé? C'est la mairie de Paris apparemment. Alors je ne sais pas, ils se débrouilleront ensemble",
La municipalité avait appris qu'à l'issue de la clôture de l'appel à propositions, l'unique concurrent de Marcel Campion avait été contacté via un faux courriel censé émaner de la mairie pour discuter du dossier de la grande roue alors que son identité ne pouvait être connue qu'au sein des services de la ville. Dans cette affaire, la mairie de Paris s'est portée partie civile.
Des sommes en liquide retrouvées à son domicile
Dans un communiqué, la municipalité explique prendre acte de cette double mise en examen et réaffirme "son attachement le plus complet à la manifestation de la vérité".
Le deuxième volet de la mise en examen de Marcel Campion porte sur des soupçons d'abus de biens sociaux sur sa société Fêtes Loisirs, à hauteur de 75.000 euros. Le 6 octobre, les enquêteurs avaient mené une perquisition à son domicile à Ormesson-sur-Marne (Val-de-Marne) où ils avaient découvert des armes et plus de 300.000 euros en espèces. Là encore, Marcel Campion balaye les accusations.
"Il y a restitution de toutes les sommes qui ont été trouvées chez moi. Je pense que le juge, il fallait bien un petit résultat. Je pense qu'il a choisi ce truc-là qui ne tiendra pas la route", poursuit le forain.