Fusillades de Toulouse/Montauban: que sait-on du tueur ?

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C’est l’homme le plus recherché de France. 300 enquêteurs et 25 policiers du Raid, l’unité d’élite de la police nationale, sont mobilisés pour tenter de retrouver l’auteur des fusillades de Toulouse et Montauban qui ont fait 7 morts. L’ensemble de la police toulousaine est également sur le pont. L’homme n’a toujours pas été identifié selon le ministre de l’Intérieur. « Pour l’instant, le travail continue, nous ne sommes pas plus avancés que cela (…). Les vidéos de surveillance ont donné quelques éléments sur le scooter qui a été utilisé par l'assassin à Toulouse, ce sont des éléments fragiles » a dit ce mardi matin Claude Guéant.
«Rapide, méthodique et organisé»
Selon des enquêteurs, le tueur a bien pris soin de ne laisser aucune empreinte, aucune trace ADN. Un homme « d’une très grande rapidité, très méthodique et organisé » et qui a agi seul. On sait qu’il a utilisé la même arme, un calibre 11,43, pour tuer les enfants et l'enseignant de l'école juive de Toulouse et les trois militaires. Dans les deux cas, il était habillé de noir et a agi casqué, en circulant sur un scooter de grosse cylindrée particulièrement puissant : un Yamaha T-Max. A Montauban, un témoin a dit avoir aperçu un tatouage ou une cicatrice sur sa joue gauche. A Toulouse, un autre témoin a assuré avoir vu une petite caméra autour du cou du tueur lors de sa fusillade au collège-lycée Ozar-Hatorah.
Raciste et antisémite ?
Pour les enquêteurs, aucun doute, « le fil conducteur de ces crimes est le racisme et l’antisémitisme », car le tueur s’en est pris à des militaires nord-africains et antillais, et a ciblé un établissement scolaire israélite.
Parmi les pistes privilégiées, celle de « l’islamisme violent » et surtout celle de « l’ultra droite ». Mais une piste a déjà été éliminée : celle de trois anciens soldats exclus en 2008 du 17e régiment de génie parachutiste (RGP) de Montauban, le régiment des premières victimes du tueur. Ces trois militaires proches des milieux néo nazis, ont été entendus et mis hors de cause ce mardi.
Trois profils possibles
Quel profil pourrait avoir ce tueur ? Roland Coutanceau, psychiatre et criminologue, détaille sur RMC «trois hypothèses possibles. La première : le tueur serait un malade mental avec une capacité d’organisation, un peu à l’image du tueur d’Oslo. La deuxième : il serait lié à un sous-groupe terroriste ou il aurait macéré dans un climat de groupuscule antisocial. Enfin dernière hypothèse : il serait un terroriste individualiste qui agit seul et s’attaque à des inconnus : des cibles symboliques, qui n’ont pas de sens pour nous mais qui en ont pour lui. Il a un message à faire passer. On est alors dans une idéologie personnelle et non dans une idéologie terroriste connue.»