Fusillade de Toulouse : « Il tirait sur tout ce qu'il y avait autour de lui »

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RMC a recueilli le témoignage d’un Toulousain qui habite juste en face du collège israélite Ozar-Hatorah, où un homme en scooter a tiré ce lundi matin sur des élèves et des professeurs. Ce voisin, qui préfère témoigner sous couvert de l’anonymat, a assisté à la tuerie depuis sa fenêtre.
« On a d’abord entendu comme des bruits de pétards, raconte-t-il. Je suis venu jeter un œil à la fenêtre. J’ai alors vu un monsieur à 3-4 m de l'entrée du collège. Il était rentré par le petit portail dans la cour de l'établissement ».
« Tous les enfants détalaient... »
« Il tirait sur tout ce qu'il y avait autour de lui. Je voyais tous les enfants qui détalaient. Ma vue était un peu obstruée par le portail, mais j'ai vu des pieds allongés par terre qui dépassaient. Puis le tireur est sorti sur le trottoir, devant ma maison. Et là il a tiré encore une fois sur les personnes qui étaient les plus proches de lui. Quasiment à bout portant. Ma fille m'a alors crié dessus, m'a dit "il va te voir, il va tirer sur toi". Donc je me suis éloigné de la fenêtre et je me suis couché avec ma fille sur mon petit-fils ».
Un « acte antisémite monstrueux » ?
Ce drame a évidemment bouleversé la communauté juive. Sur RMC, Nicole Yardeni, la présidente du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) Midi-Pyrénées parle d’un « drame épouvantable ». « Vous ne pouvez pas imaginer. C’est toute une famille qui est touchée. C'est comme si mes enfants avaient été tués » assure-t-elle. Richard Prasquier, le président du Crif évoque lui un « acte antisémite monstrueux » et dit « penser aux enfants et à leurs familles ».
Pour Jonathan Hayoun, président de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), cet acte « horrible » est « le plus terrible qu’ait connu la communauté juive de France depuis 50 ans ». Il met en cause la campagne présidentielle qui, selon lui, « permet une libération de la parole raciste et antisémite qui engendre aujourd'hui des passages à l'acte extrêmement violents ». L'UEJF appelle par ailleurs à une marche silencieuse en hommage aux victimes à Paris ce lundi à 20h30, entre République et Bastille. La campagne présidentielle est suspendue pour le moment.