Forces de l'ordre devant les écoles: "les parents sont surpris de nous voir"

3.000 réservistes de la gendarmerie sont déployés pour le jour de la rentrée scolaire. - Mehdi Fedouach - AFP
La risque terroriste en France est très élevé. Le Premier ministre ou le ministre de l'Intérieur ne cesse de le répéter. Même si aucune menace réelle n'a été proférée à l'encontre des établissement scolaires, en cette journée de rentrée, les directeurs d'écoles, de collèges ou de lycées, et les autorités, ont pour principale préoccupation la sécurité des élèves.
La semaine dernière, le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, avait détaillé les mesures prises par le gouvernement pour assurer la protection des établissements. Pour la seule journée de jeudi, 3.000 réservistes de la gendarmerie sont déployés sur l'ensemble du territoire français pour sécuriser cette rentrée. "La mission c’est de sécuriser l’entrée et les abords de l’école, détaille Frédéric Adamo, un réserviste. Il s’agit aussi de vérifier qu’il n’y ait pas de colis suspect."
"Les parents sont surpris de nous voir, poursuit celui qui est posté ce jeudi devant l'école de Vedène près d'Avignon. D’autres parents nous ont demandé si nous serions là tous jours, là c’est exceptionnel aujourd’hui."
Patrouilles mobiles
Tout au long de l'année, des patrouilles mobiles seront présentes pour assurer la protection des enfants et des enseignants. Pour le ministre de l'Intérieur, l'objectif est clair. Il s'agit "de faire en sorte que nous puissions, par des patrouilles dynamiques, c’est-à-dire une présence de Sentinelle, policiers et gendarmes, patrouillant partout sur le territoire national et bien armé, d’être dissuasifs", précise Bernard Cazeneuve.
Ces patrouilles mobiles ont déjà reçues leurs consignes. Pour elles, il s'agira d'assurer la "dispersion des élèves assez rapidement pour qu’il ne soit pas une cible, enlèvement des véhicules suspect, mise en place d’un périmètre de sécurité si le véhicule est ultra suspect, avec un colis suspect et non identifié, par exemple, à l’intérieur et contrôle des identités". Mais pour les syndicats de policiers, la mesure a ses limites. "On va bien sûr reporter un certain nombre de missions de surveillance, de missions de patrouille, sur les écoles à défaut de les faire ailleurs", dénonce Nicolas Comte, secrétaire général d'Unité SGP Police FO.
Visiophone et portiques
Par ailleurs, une enveloppe de 50 millions d'euros supplémentaires a été débloquée pour aider les communes, les conseils départementaux et régionaux a procéder à des travaux pour renforcer les équipements de sécurité. Vitres opaques pour masquer les vitres des salles au rez-de-chaussée, un visiophone pour filtrer l'arrivée des visiteurs ou encore des portiques de sécurité installés devant certaines écoles, notamment à Nice et à La Ciotat.
"Nous avons beaucoup travaillé tout l’été pour mettre en condition le maximum de collège pour qu’ils aient une rentrée parfaite, insiste Martine Vassal, la présidente du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône. Il n’y a pas d’arrangements avec la sécurité des enfants et des enseignements." Sur la commune de La Ciotat, par exemple, des tests ont été réalisés sur deux collèges avec l'installation de portiques de sécurité et l'installation de grillage autour des établissements. Un retour d'expérience positif pour ce premier jour de rentrée comme le confirme le chef de l'un des deux établissements.