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Police-Justice

Fin de vie: le sort de Vincent Lambert entre les mains du Conseil d'Etat

Une infirmière à l’hôpital d’Angers (Photo d’illustration)

Une infirmière à l’hôpital d’Angers (Photo d’illustration) - -

Tétraplégique, en état végétatif depuis six ans, la fin de vie de Vincent Lambert se trouve de nouveau dans les mains du Conseil d'Etat. Ce dernier doit arbitrer face à une famille déchirée.

L'affaire Vincent Lambert est plus que délicate. A tel point qu'en février dernier, face au déchirement de sa famille sur la fin de vie de cet homme tétraplégique et en état végétatif depuis six ans, le Conseil d'Etat avait décidé une nouvelle expertise médicale, avant de se prononcer. C'est vendredi qu'il doit faire part de son arbitrage.

Si les parents catholiques traditionalistes de cet homme de 39 ans, cloué sur son lit d'hôpital depuis un accident de la route en 2006, souhaitent qu'il soit maintenu en vie, son épouse, son neveu et le corps médical défendent l'arrêt des soins, en raison du caractère irréversible des lésions et considérant que cela respecte ses volontés.

Après plusieurs mois de réflexion, le CHU de Reims, où est hospitalisé Vincent Lambert, avait décidé d'arrêter de l'alimenter et de l'hydrater artificiellement. Sur les sept médecins consultés, seul celui proposé par les parents avait plaidé pour un maintien en vie.

Les parents veulent le maintien en vie

Les parents de Vincent Lambert, opposés à son euthanasie passive, avaient saisi le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne qui avait lui décidé le maintien en vie du patient.

Le père et la mère sont persuadés que leur fils est "présent", alors que les médecins décrivent un patient "atteint d'une maladie grave et incurable" et souffrant "de lésions cérébrales graves et irréversibles". L'équipe médicale du CHU, ainsi que l'épouse de Vincent Lambert, Rachel, et son neveu François, demandent l'arrêt des soins, considérant qu'il est incurable, et que cela correspond à sa volonté. Son épouse et son neveu avaient ainsi saisi le Conseil d'Etat pour qu'il annule le jugement du tribunal administratif.

Selon une source proche du dossier, le rapport des experts médicaux, nommés par le Conseil d'Etat, confirme le caractère irréversible et incurable des lésions cérébrales de Vincent Lambert mais nuance l'arrêt des soins.

Si l'existence de réactions du patient aux soins ne fait pas de doute, les experts estiment que leur interprétation "prête à discussions". Muni de cette nouvelle expertise, le Conseil d'Etat, qui se réunit pour l'occasion dans sa plus haute formation de jugement, l'assemblée du contentieux, peut rendre sa décision dans la foulée ou la mettre en délibéré. En février, la juridiction avait promis une décision "avant l'été".

A. K. avec AFP