BFMTV
Police-Justice

Fillette arrêtée : la mairie à l'origine de l'incident

-

- - -

La policière municipale a sorti une enfant de cinq ans de la cantine d'une école d'Ustaritz en raison d’un impayé de 170 euros. Elle aurait reçu un ordre direct de la mairie.

L'incident a provoqué la stupéfaction. Mardi, une policière municipale a sorti de la cantine une enfant de cinq ans d'une école d'Ustaritz, dans les Pyrénées-Atlantiques, en raison d'un impayé de ses parents. Sa venue a choqué la fillette et ses camarades qui la pensaient en prison, rapporte l'école.

"Il y a eu un problème au niveau de la cantine. La petite a été prise par la police municipale à la cantine, qui est gérée par la municipalité et se trouve en dehors de l'établissement, à 200 mètres", indique le directeur de l'école Saint Vincent, Laurent Aguergaray, confirmant une information du journal Sud Ouest.

Le père de Léa a raconté au journal que celle-ci avait été très choquée lorsque la policière municipale était venue la chercher, pensant que ses parents étaient morts.

"C'est un procédé irresponsable", ajoute le directeur de l'établissement, précisant que Léa et ses camarades avaient été traumatisés : "Quand Léa est revenue dans l'après-midi, ils étaient étonnés. Ils pensaient qu'elle était en prison. La maîtresse a discuté avec toute la classe pour tenter de dédramatiser".

Un ordre direct de la mairie

Le maire d'Ustaritz, qui gère la cantine scolaire, n'était pas immédiatement joignable. Selon le quotidien Sud Ouest, les parents de l'enfant, en pleine séparation, devaient 170 euros à la cantine.

Selon Frédéric Foncel du syndicat policier SNPM-FO, la policière a suivi un ordre direct de la mairie. Quand un fonctionnaire de policier municipal estime qu'un ordre est illégal, il doit d'abord l'exécuter, à partir du moment où il ne provoque pas un rouble à l'ordre public, et ensuite signaler selon le secrétaire général du Syndicat national des policiers municipaux. 

Pour sa part, le ministre de l'Education nationale Vincent Peillon a qualifié jeudi cet acte de "violence scandaleux". "Je dis à tous les Français et à tous les élus d'éviter de faire ce genre de choses, qui sont absolument scandaleuses. Il peut y avoir des difficultés avec les parents, jamais on ne doit s'attaquer aux enfants", a déclaré à des journalistes le ministre, en déplacement à Brest.