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Police-Justice

Faut-il renforcer la sécurité alimentaire ?

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Alors que des scientifiques cherchent toujours l’origine de l’Escherichia coli, la bactérie qui a déclenché une épidémie meurtrière en Allemagne, l’inquiétude grandit en Europe et au-delà. Pour éviter ce genre de risques sanitaires, certains veulent renforcer la sécurité alimentaire. Et vous, qu’en pensez-vous ?

La bactérie tueuse résiste encore aux scientifiques. On connaît son type – la souche a été identifiée ce jeudi –, mais toujours pas son origine, le concombre espagnol ayant été disculpé. L'Escherichia coli à l'origine d'une flambée épidémique meurtrière en Allemagne est une nouvelle souche bactérienne hautement toxique. Des scientifiques chinois ont analysé le génome de la souche qui a fait 17 morts et contaminé 1.500 personnes dans une dizaine de pays européens (Grande-Bretagne, France, Danemark, Suède) et aux Etats-Unis. Et ils ont noté qu'il contenait des gènes qui rendent la souche résistante à certaines classes d'antibiotiques.

Quel aliment a déclenché l'épidémie ?

Désormais, c'est la course contre la montre pour trouver le vecteur de la contamination. Car on ne sait toujours pas quel aliment a pu déclencher l'épidémie, le concombre espagnol étant disculpé. Les chercheurs allemands, qui planchent depuis des jours sur des centaines d'échantillons, sont donc face à une tâche gigantesque. Car ils doivent faire des analyses non seulement sur les crudités, mais aussi sur les fruits et la viande.

Face à l'épidémie, la Russie a interdit ce jeudi l'importation de légumes frais en provenance de l'Union européenne, provoquant une vive réaction de Bruxelles.

« L’important c’est la vitesse de réaction lorsqu’il y a un problème »

Opposé à un renforcement de la sécurité alimentaire des aliments, Eric Poudelet, directeur de la sécurité alimentaire à la Commission Européenne, estime qu’« en matières de traçabilité, d’analyses de laboratoires, de diagnostics, ça marche très bien. Les Allemands ont mis quelques minutes à retrouver la source des concombres qu’ils suspectaient être la source des infections, poursuit-il. Sur tous les cageots de légumes il y a le pays de récolte, l’expéditeur. L’important c’est la vitesse de réaction lorsqu’il y a un problème ; et ça, ça marche bien, pour le moment. »

« Que toutes nos règles soient respectées par tous les pays européens »

Mais pour Angélique Delahaye, présidente du syndicat Légumes de France, « il faut impérativement renforcer la sécurité alimentaire. Si nous avons besoin de laver les légumes pour les mettre directement à disposition du consommateur, nous nous devons d’utiliser de l’eau potable ; c’est une règle franco-française qui ne s’impose qu’à la production française. Je ne peux pas accepter que dans un supermarché on propose un produit qui n’a pas été contraint par les mêmes règles que ceux qui sortent de mon exploitation. Si toutes ces règles étaient respectées par l’ensemble des pays de la Communauté européenne, on peut supposer que nous serions encore moins exposés à des problématiques sanitaires. »

La Rédaction, avec M. Regnier et B. Smadja