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Police-Justice

Faut-il autoriser des "fouilles ponctuelles" des sacs des élèves? Ce sénateur défend la mesure

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Face à la menace d'armes blanches dans les écoles, un sénateur propose des fouilles ponctuelles avec accord parental.

Laurent Lafon, sénateur du Val-de-Marne, souhaite que des "fouilles ponctuelles" des sacs des élèves soient autorisées dans les établissements scolaires. "Il ne s’agit pas de le faire tous les jours et dans tous les établissements scolaires, mais quand il y a une menace, à ce moment-là, de pouvoir le faire", détaille le parlementaire auprès de BFMTV.

La charge reviendrait aux "responsables d’établissement ou les CPE", ajoute Laurent Lafon, également président de la de la culture, de l’éducation, de la communication et du sport du Sénat. À une seule condition toutefois: avoir obtenu l’accord des parents au préalable.

À cette heure, le contrôle visuel des sacs est la seule possibilité offerte aux établissements scolaires pour vérifier la présence d’arme blanche. Une action qui n’est pas toujours efficace ni dissuasive.

"Ça ne fait pas partie de nos missions"

La fouille ponctuelle des sacs est-elle donc la solution? La proposition divise le monde éducatif. Si certains chefs d’établissements voient cette idée comme un nouvel outil, d’autres le rejettent complètement.

"Ça ne fait pas partie de nos missions de devenir des officiers de police judiciaire", analyse Agnès Andersen, cheffe d’établissement - indépendance et direction du syndicat FO.

"La première chose à faire pour faciliter la sécurité, c’est d’avoir suffisamment d’adultes dans l’établissement", estime la syndicaliste.

Christelle Kauffmann, cheffe d'établissement syndicat SNPDEN, pense de son côté que "cette mesure là" ne "suffira pas". En revanche, "ça peut, peut être, apaisé dans certain contexte et certaines situations de crises les établissements."

Dans la proposition de loi adoptée en commission au Sénat et débattue ce jeudi dans l'hémicycle, l’administration de l'établissement aurait en outre la possibilité de déposer plainte à la place des personnels agressés ou menacés et, pour rassurer les personnes, d’octroyer systématiquement la protection fonctionnelle en cas d’agression et ou menace.

Cette protection est "un droit et une obligation de l'État qui consiste à assurer la défense et le soutien des agents publics victimes d’agressions, de menaces, d’injures ou de diffamations dans l’exercice ou à l’occasion de leurs fonctions", explique le syndicat Unsa sur son site. Elle implique "la réparation du préjudice subi par les agents".

Une "fouille inopinée des sacs" annoncée par Borne

Le sénateur du Val-de-Marne n’est pas le premier à se saisir du sujet. Le vendredi 21 février, Élisabeth Borne, la ministre de l’Éducation nationale, a annoncé qu’elle souhaitait la mise en place "des fouilles inopinées des sacs" dès le printemps pour lutter contre la violence à l’école ou aux abords des établissements scolaires.

Des fouilles qui seraient réalisées, selon la ministre de l’Éducation nationale et contrairement à la proposition du sénateur du Val-de-Marne, par les forces de l’ordre car celles-ci ne rentrent pas "dans les prérogatives du personnel de l’éducation nationale", selon Élisabeth Borne, précisant travailler en collaboration avec Bruno Retailleau à ce sujet.

Charlotte Lesage