Éric Dupond-Moretti assure aux policiers que "la justice n'est pas laxiste"

Eric Dupond-Moretti lors de la présentation de son "plan d'action" pour la justice le 5 janvier 2022 à Paris - LUDOVIC MARIN/AFP
Le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, a assuré mercredi que "la justice n'est pas laxiste" et a apporté son soutien aux policiers "face à la force et la violence illégitimes des casseurs", lors d'un congrès du syndicat policier Alliance.
"Je ne confondrai jamais la force légitime dont vous pouvez vous servir pour assurer notre sécurité et la force et la violence illégitime des casseurs", a déclaré le garde des Sceaux à la tribune du congrès, organisé à Tremblay-en-France, au nord de Paris.
Ce soutien du ministre intervient alors que des actions violentes de forces de l'ordre, lors des récentes manifestations contre la réforme des retraites ou contre le projet de retenue d'eau dans les Deux-Sèvres, ont suscité de vives polémiques.
Réponse jugée insuffisante
Éric Dupond-Moretti a réaffirmé que "le problème de la police n'est pas la justice", faisant écho au mouvement de manifestation de policiers qui, en mai 2021, scandaient justement le contraire.
Un rassemblement de plusieurs milliers de personnes, à l'appel des syndicats de police, avait été organisé après le meurtre d'un brigadier, tué sur un point de deal à Avignon. Les manifestants dénonçaient alors une réponse judiciaire considérée comme insuffisante à l'égard des violences contre les forces de l'ordre.
S'appuyant sur les données chiffrées du nombre de condamnations et de la durée des peines d'emprisonnement, l'ancien avocat a garanti que "la politique pénale (qu'il) mène n'est pas laxiste: non, la justice n'est pas laxiste".
Des actions pour protéger les forces de l'ordre
"La police et la justice sont dans la même barque républicaine", a-t-il déclaré, ajoutant que ces institutions "sont les deux revers d'une même médaille: celle d'une société démocratique libre".
Preuve de ce travail qu'il veut complémentaire, Éric Dupond-Moretti a rappelé différentes actions entreprises par son ministère pour protéger les forces de l'ordre, comme la suppression des remises de peines automatiques pour les agresseurs de personnes chargées d'une mission de service public ou dépositaires de l'autorité publique.
Mi-mars, le ministre avait adressé une "dépêche" aux procureurs généraux et aux procureurs de la République les appelant à la fermeté et à la célérité, face aux cas de violences à l'encontre d'élus ou de membres des forces de l'ordre.