Enlèvements liés aux cryptomonnaies: 25 suspects présentés à un juge d'instruction

Un officier de police (photo d'illustration). - JULIEN DE ROSA / AFP
Après un grand coup de filet dans le dossier, 25 personnes ont été présentées à un juge d'instruction ce vendredi 30 mai, soupçonnées d'avoir pris part à des enlèvements ou des tentatives d'enlèvements liés aux cryptomonnaies ces derniers mois, a appris BFMTV auprès du parquet de Paris, confirmant une information de l'AFP. Les magistrats doivent à présent décider de la mise en examen ou non des suspects.
Ces défèrements sont liés à deux affaires: celle d'une tentative d'enlèvement le 13 mai dernier, dans le 11ème arrondissement de Paris, et une autre tentative déjouée dans la région de Nantes (Loire-Atlantique), lundi.
Lundi 26 et mardi 27 mai, une vingtaine de suspects avaient été interpellés et placés en garde à vue dans ce dossier. Les enquêteurs travaillent sur la piste d'un seul réseau criminel derrière ces affaires visant des personnes proches du milieu de la cryptomonnaie.
Un seul et même réseau à l'œuvre?
Le 13 mai dernier, c'est la fille du fondateur de Paymium, Pierre Noizat, qui a fait l'objet d'une tentative d'enlèvement vers 8h20 en pleine rue, dans le 11 ème arrondissement de Paris.
La scène, qui a été filmée, permet de mettre en évidence la présence d'au moins quatre suspects, le visage masqué. Trois d'entre eux tentent de faire monter les deux victimes, de force, dans une camionnette siglée Chronopost. Une quatrième personne était au volant de cette même camionnette. Au moins une arme a été exhibée, sans qu'il n'apparaisse à ce stade qu'elle soit réelle. C'est l'action d'un témoin de la scène, qui s'est saisi d'un extincteur avant de le jeter sur la camionnette, qui a contribué à mettre en fuite les suspects.
Le parquet de la JIRS de Paris avait alors ouvert une enquête portant sur les infractions de tentative d’arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire commise en bande organisée, violences aggravées par trois circonstances pour avoir été commises avec arme, en réunion et par des personnes dissimulant leur visage, participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime.
En ce qui concerne la tentative d'enlèvement dans la région nantaise, une dizaine de personnes avaient été placées en garde à vue. Elles ont été arrêtées dans la région de Nantes lundi, alors qu'elles étaient, d'après une source proche de l'enquête, sur le point de tenter d'enlever une personne liée à l'univers des cryptomonnaies. Des interpellations réalisées quelques minutes avant la mise à exécution de l'enlèvement par l'action commune de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) et de la Brigade de répression du banditisme (BRB) parisiennes.
Si les enquêteurs étudient l'hypothèse d'un seul et même réseau à l'œuvre dans ces affaires en région parisienne et dans la tentative d'enlèvement déjouée à Nantes, c'est au vu du mode opératoire et du profil des cibles. Néanmoins, aucun lien n'a été établi pour l'heure avec l'enlèvement de David Balland, cofondateur de Ledger, en janvier.