"Elle courait derrière tout le monde": les élèves présents lors de l'agression d'une prof à Rennes témoignent

De nombreux élèves et camarades de classe se disent choqués par les événements survenus mercredi matin dans l'établissement breton. Plusieurs d'entre eux évoquent une élève qui sortait fréquemment son téléphone portable en cours.

Le collège Les Hautes Ourmes est sous le choc. Au lendemain de la tentative d'agression au couteau d'une professeure d'Anglais par l'une de ses élèves dans cet établissement de Rennes, de nombreuses questions se posent quant au profil de l'adolescente et les motivations de cette dernière. Comme elle l'a dit aux enquêteurs, l'enseignante a constaté qu'une élève était "agitée".

Après s'être assise à côté d'elle, la professeure a entendu l'adolescente lui dire à voix basse: "Je suis folle aujourd'hui, j'ai envie de tuer quelqu'un aujourd'hui, j'ai envie de tuer les élèves qui ne m'aiment pas et la personne en face de moi. Ça s'est passé à Arras et je vais faire pareil", en référence à l'assassinat du professeur de français Dominique Bernard. C'est alors que la jeune femme a sorti un couteau de grande taille.

"Ma prof a cru qu’il y avait une bagarre"

Comme le raconte à RMC un élève témoin de la scène, la professeure, incrédule quant aux propos de l'élève, la questionne.

"La prof lui a dit: ‘Tu ne vas quand même pas me tuer’ et elle a dit: ‘Si, si, je vais te tuer’. Et là, la prof a dit à tout le monde de sortir de la salle. La fille, elle courait derrière tous les élèves parce qu'elle ne trouvait pas la prof. Elle était avec son couteau et elle souriait genre: ‘Je vais tous vous tuer’”, décrit l'adolescent.

Dans les colonnes du Parisien, une camarade de classe, qui a également assisté à l'entièreté de la scène, évoque pour sa part un couteau "plus grand qu'une règle." "Elle s’est levée, a montré le couteau et elle a dit: 'Je vais vous tuer madame'", ajoute-t-elle.

Alors que l'enseignante parvient à s'enfuir en courant et à se réfugier dans une autre salle, les élèves des cours voisins comprennent peu à peu la gravité de la situation, et restent également choqués.

"Au début, ma prof a cru qu’il y avait une bagarre puis quand on a su ce qu’il se passait, elle s’est enfermée à clé avec nous", explique une élève au quotidien.

Un Conseiller principal d'éducation (CPE) et un médiateur qui ont entendu une agitation anormale et des cris des élèves, se retrouvent nez à nez avec l'élève menaçante et lui demandant de lâcher son couteau. Elle s'enfuit mais les deux hommes parviennent finalement à la maîtriser.

Déjà exclue d'un établissement

Lors d'un point presse, le procureur de Rennes, Philippe Astruc, a ensuite détaillé la personnalité de la mise en cause, qui s'est d'abord retrouvée en raison de son jeune âge en "retenue judiciaire", procédure pouvant durer 12 heures et renouvelable 12 heures, avant d'être hospitalisée après examen psychiatrique.

La jeune adolescente, née à Marseille, est l'aînée d'une famille d'origine mongole composée de quatre enfants, en situation régulière, arrivée à Rennes en 2012 et inconnue de la police. Elle a toutefois déjà eu des démêlés en milieu scolaire.

"Elle a été exclue l’an dernier pour avoir tenté de frapper à plusieurs reprises une professeure de lettres", dit, auprès de Ouest-France, Justine Marti, secrétaire départementale du syndicat FO des lycées et collèges, qui pointe une "élève en souffrance, qui traduit sa souffrance par de la violence physique."

Auprès du Parisien, une camarade de classe évoque une élève qui sortait fréquemment son téléphone, que la professeure agressée aurait confisqué quelques jours auparavant.

Cette agression, qui a conduit à l'ouverture d'une enquête pour tentative d'homicide volontaire sur personne chargée d'une mission de service public, est survenue dans un contexte tendu dans les établissements scolaires.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV