Elle avait alerté des viols dans sa commune de la Sambre: "La police m'a accusée d'entraver l'enquête"

Les viols commis dans la vallée de la Sambre, Annick Mattighello s'en souvient très bien. Maire de Louvroil (Nord) en 2002, plus de 15 ans avant l'arrestation de Dino Scala, elle est alertée de trois viols commis sur des administrées, dont l'une est employée de la commune. La "signature" est la même pour les trois victimes. "En tant que maire et premier magistrat de la ville, j'ai souhaité alerter la population et mettre en garde les femmes qu'il y avait un prédateur qui sévissait dans la commune", explique l'ancienne édile sur BFMTV.
"On m'a reproché d'avoir dit la vérité"
A l'époque, son avertissement est pris au sérieux par les habitants. "Les victimes et les femmes de la ville m'ont remerciée", se souvient Annick Mattighello. Mais son initiative n'est pas acceptée de tous. "La police et les autorités judiciaires ont condamné mon intervention médiatique", déplore l'ancienne maire:
"On m'a reproché d'avoir dit la vérité, sous prétexte que mon intervention mettait en péril l'enquête en cours. On m'a dit qu'avec la façon dont je m'y suis prise, le violeur allait disparaître et ne serait jamais retrouvé. J'ai été accusée de faire entrave à une enquête de justice mais je l'ai assumé en toute conscience car mon devoir de maire était d'assumer la protection de la population."
Malgré le fait qu'après son intervention, le violeur ait changé de secteur pour commettre ses crimes, Annick Mattighello n'a pas de regrets et continue de s'opposer à la stratégie des autorités. "A partir de 2002, on a commencé à parler pour la première fois du 'violeur de la Sambre'. La stratégie des pouvoirs publics, c'était de garder le silence et de ne donner aucune information. Moi je n'aurais pas fait ce choix-là".