DSK : "On tire sur un homme déjà à terre"

Dominique Strauss Khan a assigné Marcela Iacub et son éditeur en référé pour faire interdire "Belle et Bête", un ouvrage qui selon lui, porte atteinte à sa vie privée.

Dominique Strauss Kahn est arrivé au Palais de justice de Paris pour assister à l'audience qui dira si le livre Belle et Bête doit paraître ou non. L'ouvrage de Marcela Iacub, qui doit sortir mercredi. Il livrerait des détails scabreux sur leur liaison ce que DSK considère comme une "atteinte à l'intimité de la vie privée". Il demande l'insertion d'un encart sur chacun des exemplaires de l'ouvrage et "à titre subsidiaire", la saisie du livre.

DSK choqué par ce "texte méprisable"

DSK est arrivé peu avant 10 heures et a dû s'abriter au greffe de la XVIIe chambre correctionnelle pour échapper à la foule des journalistes présents.

Lors de l'audience, Dominique Strauss-Khan s'est dit "choqué" par ce "texte méprisable" et "mensonger". Devant la juge des référés Anne-Marie Sauteraud, DSK a dénoncé un texte qui fait "fi de la dévastation" de sa vie privée, se disant "horrifié" par le procédé "malhonnête" utilisé qui n'a "d'autre objet que mercantile". "Cette affaire me dépasse très largement", a encore futigé l'ex directeur du FMI qui déplore que l'on "tire sur un homme qui est déjà assez à terre". DSK demande à la justice de mettre un "coup d'arrêt" aux pratiques d'éditeurs, de journalistes "prêts à n'importe quoi pour faire de l'argent".

Même si l'ancien ministre n'est jamais nommément désigné dans le livre, l'auteur confirme dans un long entretien au Nouvel Observateur Marcela Iacub aurait adressé un courriel à DSK pour lui demander pardon.

Ce message a été lu lors de l'audience par l'accusation. "Je ne voulais pas te nuire mais essayer de comprendre quel étrange phénomène tu es", justifie l'auteur de Belle et Bête. "Il a fallu te faire croire que j'étais folle de toi. Je suis désolée, je te demande pardon", plaide-t-elle encore.qu'il s'agit bien de DSK, tout en précisant que l'ouvrage contient des éléments de fiction.

La saisie d'ouvrages, procédure très rare

Une telle mesure est rarissime. En 1996, deux jours après la mort de François Mitterrand, le livre de son ancien médecin, détaillant le cancer de l'ancien président, est retiré de la vente. Après une condamnation de la France par la Cour européenne des droits de l'Homme, l'ouvrage a finalement été réédité en 2005.

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D. N. avec AFP