Double meurtre à Charleville-Mézières: la mère et son bébé ont été tués par strangulation

Le tribunal de Charleville-Mézières (illustration). - FRANCOIS NASCIMBEN
L’homme interpellé dans l’affaire du double meurtre à Charleville-Mézières (Ardennes) a été mis en examen pour "meurtre sur conjoint", "meurtre sur mineur de 15 ans", "modification de la scène de crime" et placé en détention provisoire, a annoncé le procureur de la République de Reims, ce vendredi 7 mars.
Le corps de la victime, une femme de 22 ans qui n’avait plus donné signe de vie depuis le mois de septembre 2024, a été découvert par des jeunes qui pratiquaient de l'urbex dans la friche de l’ancien siège de Gaz de France ce mercredi 26 février. Un second corps, "vraisemblablement celui d’un nourrisson", a lui été retrouvé au fond du conteneur. Il s'agit d'une mère et de son fils, un nourrisson âgé de 15 mois.
Morts étranglés
Au cours de sa garde à vue, le suspect a reconnu "partiellement les faits". Il a accusé son ancienne compagne d'avoir tué le nourrisson le 5 octobre 2024 dans son bain en son absence. Il a indiqué avoir découvert la mort de l'enfant à son retour, "s'être battue" avec sa compagne à son retour, et "l'avoir étranglée".
Selon l'autopsie réalisée sur les corps des deux victimes, la mère et son bébé sont morts étranglés.
Au fil de leurs investigations, les policiers ont découvert que la jeune femme, qui vivait à proximité de la friche, a accouché d’un enfant "non reconnu par son père". Il ressort de l'enquête que la mère de famille a habité dans huit villes différentes depuis 2019 avant de se stabiliser en s'installant avec son dernier compagnon à Charleville-Mézières en août 2024.
La mère de famille n'avait plus donné signe de vie depuis le mois d'août 2024. Son compagnon, âgé de 20 ans, était resté seul dans l'appartement du couple. Il avait expliqué au voisinage, incommodé par une "odeur nauséabonde" qui s'échappait de la cave de l'appartement et qui avait cessé au début décembre 2024 après la disparition d'un conteneur poubelle de la résidence, que sa compagne était repartie dans le sud de la France avec son enfant.
Il a été interpellé le 5 mars dernier à Quimper par les enquêteurs du SIPJ de Reims ainsi que sa nouvelle compagne et la mère de celle-ci. Elles ont été "rapidement mises hors de cause".
Un week-end pour transférer les corps dans un bac à poubelle
Elles ont expliqué aux enquêteurs être "redescendues" avec le suspect à Charleville-Mézières le week-end du 30 novembre au 1er décembre 2024 "au prétexte d'un cambriolage de son appartement, mais n'avaient rien remarqué", ajoute le parquet de Reims. Elles ne s'étaient pas non rendues dans la cave "où les corps se trouvaient vraisemblablement toujours".
En garde à vue, le suspect a reconnu être redescendu ledit week-end "sous un faux prétexte avec sa mère et sa compagne actuelle, afin de sortir les corps de la cave et de les transférer dans un bac à poubelle". Pour l'ensemble de ces faits, il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.