"Discrète", "joyeuse", "généreuse"... Les proches de l'adolescente retrouvée morte à Clessé dressent son portrait
L'émotion est encore immense en Saône-et-Loire. Au lendemain de la découverte du corps d'Emma, une adolescente de 14 ans dans les rues du village de Clessé, situé à quelques kilomètres de Mâcon, son entourage est encore sous le choc et a bien du mal à expliquer le drame qui s'est joué dans la nuit de mercredi à jeudi. Parmi les plus marqués, les élèves du collège Victor-Hugo de la commune voisine de Lugny, où la jeune fille était scolarisée, qui se rappellent d'une adolescente discrète et parfois timide.
"Ça fait depuis le CE2 (qu'il la connaît, ndlr). C’est une jeune fille timide, elle s’exprimait devant ses amis mais quand elle ne connaissait pas quelqu’un elle ne voulait pas lui parler", se rappelle, devant notre caméra, Sagid, qui habite le même village que la victime et qui a prenait quotidiennement le bus avec elle. "Y’a du monde qui a pleuré. Et puis le professeur avait les yeux rouges aussi", se rappelle-t-il encore.
Cette grande émotion est partagée par l'ensemble des élèves de l'établissement. Dans les colonnes du Journal de Saône-et-Loire, une élève de 6e se rappelle avoir "rencontré Emma au CDI, elle était très gentille." "Je n’étais pas dans la même classe mais je la connaissais. C’était une très gentille fille, discrète, saine d'esprit, une bonne personne", ajoute une élève de 4e.
"C’était une élève calme, plutôt travailleuse, réservée et timide dans l’ensemble. Elle avait de nombreux amis", assure, sur notre antenne, la principale du collège, Sophie Bruyère. Devant l'école, un bouquet de roses blanches et roses a été fixé à la hâte sur une rambarde délimitant le trottoir, et une cellule psychologique a été mise en place pour les élèves et les enseignants.
"Discrète et joyeuse"
Chez les adultes, la tristesse est également de mise. Parmi les passions d'Emma, une en particulier lui prenait beaucoup de temps: le cheval. Au domaine de Laizé, où elle passait cinq à six fois par semaine pour s'occuper de son poney nommé Rubis, sa monitrice est attérrée par la nouvelle.
"Elle était discrète, joyeuse, tout ce qu’elle faisait, elle le faisait humblement. Emma était généreuse, toujours volontaire, elle se ressemblait un petit peu avec son poney parce qu’il était toujours volontaire. Elle était généreuse dans le temps qu’elle partageait avec lui, tout comme elle était généreuse dans le temps qu’elle consacrait aux gens, avec nous les adultes, elle était toujours disponible pour donner un coup de main, pour aider même si c’est juste pour balayer les écuries", se rappelle Fanny, encore devant notre caméra.
Jean-Pierre Chevrier, maire de Clessé, reste sous le choc. Auprès de BFMTV, l'élu décrit les parents de la victime comme "des gens simples mais travailleurs, bien appréciés dans la commune."
"C’est une enfant qui était mignonne, pleine de joie, qui souriait, avec des parents aimants. On vient de perdre une petite poupée qui était très gentille", ajoute-t-il, les yeux rougis par le chagrin.
Jusqu'à 20 ans de prison
Jeudi en fin de journée, le petit ami de la victime avait avoué lors de sa garde à vue lui avoir porté les coups fatals dans la nuit de mercredi à jeudi, avait annoncé lors d'une conférence de presse le procureur de Mâcon Eric Jallet.
Entendus par les enquêteurs, "ses amis expliquaient qu'il avait eu par le passé des paroles inquiétantes, évoquant le fait de vouloir tuer quelqu'un et notamment sa petite copine. (...) Ils ne l'avaient pas pris au sérieux tout en étant inquiets par rapport à ce garçon", a-t-il ajouté.
Âgé de 14 ans, le suspect bénéficie de "l'excuse de minorité" en vertu de laquelle la peine maximale encourue est revue à la baisse. Ici, pour un homicide volontaire, il risque d'être condamné à 20 ans de réclusion criminelle, là où un suspect majeur aurait encouru la perpétuité.