Deux ans de prison ferme pour un faux espion bigame

Le Palais de justice d'Annecy - JEAN-PIERRE CLATOT / AFP
Le tribunal correctionnel d'Annecy a condamné vendredi à cinq ans de prison, dont trois avec sursis, un faux espion de 45 ans, jugé pour faux en écriture publique et privée, usage de faux, escroquerie et bigamie.
Son sursis est assorti d'une mise à l'épreuve de deux ans avec obligation de soins, de réparer les dommages causés à ses victimes et de demander une autorisation avant tout déplacement à l'étranger. Le procureur avait requis trois ans d'emprisonnement à l'encontre de M. L., dont 18 mois avec sursis.
A l'audience mi-septembre, le prévenu, un agrégé de mathématiques qui reconnaissait les faits, n'avait pas flanché sous le feu des questions du tribunal, vigilant face à cet homme considéré comme surdoué par une experte psychologue.
Une vie abracadabrantesque
C'est en juillet 2015 que sa vie abracadabrantesque avait été mise au jour.
A l'époque, Mme C. est mariée depuis douze ans avec M. L., père de ses trois enfants. Celui-ci a une vie professionnelle qui l'oblige, dit-il, à s'absenter pour de longues périodes du domicile familial. A sa femme, il raconte qu'il est un agent de la DGSE, les renseignements extérieurs français.
Mais en se rendant à la Caisse d'allocations familiales, Mme C. apprend par un conseiller qu'elle est divorcée de son mari depuis trois ans sans le savoir. Elle fouille alors dans ses affaires et découvre différents documents, dont une déclaration d'impôts aux noms de son mari et d'une Mme S. épouse L., avec copie du livret de famille.
Les deux femmes n'avaient rien su des agissements frauduleux de leur conjoint.