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Police-Justice

Des députés saisissent la justice après des propos négationnistes tenus par Yvan Benedetti

Yvan Benedetti au palais de justice de Paris, le 1er octobre 2015

Yvan Benedetti au palais de justice de Paris, le 1er octobre 2015 - AFP - Kenzo Tribouillard

Yvan Benedetti a un temps dirigé L'œuvre française, mouvement pétainiste aujourd'hui dissout. Il était auditionné le 25 avril par une commission d'enquête parlementaire sur les groupuscules d'extrême droite.

Il a profité d'une commission d'enquête parlementaire pour donner son point de vue sur la Shoah. Figure de l'ultra droite, Yvan Benedetti a fait l'objet d'un signalement auprès du procureur après avoir tenu des propos considérés comme négationnistes pendant une audition à l'Assemblée nationale.

"Lors de son audition sous serment, le 25 avril dernier, M. Benedetti, porte-parole du Parti nationaliste français, a tenu des propos niant la réalité du génocide des Juifs durant la Seconde guerre mondiale", ont expliqué dans un communiqué la présidente et le rapporteur de la Commission d'enquête relative à la lutte contre les groupuscules d'extrême-droite en France, Muriel Ressiguier et Adrien Morenas.

"(Nous avons pris) la décision d'informer le procureur de la République, en vertu de l'article 40 du code de procédure pénale, des propos tenus, qui sont susceptibles de faire l'objet de poursuites judiciaires", poursuivent les deux députés, respectivement issus de La France insoumise et de La République en marche.

"Antisioniste, antisémite, antijuif" autoproclamé

L'article en question dispose que "toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l'exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d'un crime ou d'un délit est tenu d'en donner avis sans délai au procureur de la République".

Yvan Benedetti, 54 ans, avait pris la tête de L'œuvre française - mouvement pétainiste fondé en 1968 et aujourd'hui dissout - en 2012. Il venait alors d'être exclu du Front national, dont il était conseiller municipal à Vénissieux (Rhône), pour s'être qualifié lui-même "d'antisioniste, antisémite et antijuif". En juillet 2018, il a été condamné, avec son comparse Alexandre Gabriac, à des peines dites de jours-amendes pour avoir tenté de reconstituer son groupuscule.

Devenu porte-parole du Parti nationaliste français, Yvan Benedetti avait gagné ces derniers mois une notoriété certaine en s'affichant, avec d'autres figures de son courant, aux côtés des gilets jaunes.

"La représentation nationale se doit d'être inflexible notamment face aux discours négationnistes, qui ne peuvent en aucun cas être considérés comme une opinion protégée par la liberté d'expression", ont encore considéré les deux élus en charge de la commission d'enquête.
Jules Pecnard avec AFP