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Police-Justice

Délinquance: 17% des Français se sentent en insécurité chez eux

Un policier municipal à Marseille, en 2011 (Photo d'illustration)

Un policier municipal à Marseille, en 2011 (Photo d'illustration) - Gérard Julien - AFP

Selon une enquête de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales et de l'Insee, les Français ne se sentent pas plus en insécurité qu'avant, et le nombre de cambriolages est stable. Mais ils constatent une hausse des vols de vélos, portables et sacs à main.

L'insécurité? Les Français ne la ressentent pas plus qu'avant, selon une étude de l'Insee et de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP). Cette enquête annuelle, la huitième, consiste à interroger les Français sur les faits de délinquance dont ils disent avoir été victimes.

L'étude établit que 11 millions de Français se sentent en insécurité. En détail, quelque 17% des sondés disent ressentir un "sentiment d'insécurité" chez eux en 2014, pas plus que l'année précédente. Et 21% dans leur quartier, en baisse de 1% par rapport à 2013. L'an passé, selon l'ONDRP, ce sentiment avait été exacerbé par l'explosion des cambriolages.

Or, sur ce point, l'enquête montre une stabilisation: le nombre de cambriolages de résidences principales "avoisine les 600.000" en 2013, selon ce que déclarent les Français, pas plus pas moins que lors de la dernière enquête annuelle. 1.600 par jour en moyenne tout de même.

Les violences "stables"

"Nous avions l'an dernier une hausse, il y a là le signe d'une inversion de tendance qui reste à confirmer", remarque Cyril Rizk, l'un des responsables de l'ONDRP. De quoi conforter le gouvernement qui a récemment annoncé une baisse de 4,3%, en un an, de ces vols.

Les violences, "pour la quatrième année consécutive" selon Cyril Rizk, "sont stables": autour de 2 millions, selon ce que déclarent les Français, un chiffre encore très important. Mais le criminologue prévient: "personne ne peut dire, dans le débat public, qu'il y a une augmentation des violences, physiques ou sexuelles". "Les réponses que nous collectons sont la référence, les gens nous parlent et nous répondent librement", assène-t-il. "Toute personne qui a la perception d'une forte dégradation (de la délinquance) à l'échelle de la France est contredite" par les résultats de cette enquête.

360.000 vols et tentatives avec violences

Selon l'ONDRP, cette enquête doit même devenir la "référence" car elle tranche avec les chiffres officiels, souvent tirés des plaintes et enquêtes de la police et de la gendarmerie. Le gouvernement met progressivement en place un nouvel outil statistique qu'il oppose aux "manipulations" et "trucages" de chiffres imputés à ses prédécesseurs. L'enquête 2014 montre d'ailleurs, une fois de plus, que les 7,2 millions d'atteintes aux biens (vols, cambriolages, etc.) déclarées par les Français sont deux à trois fois supérieures aux chiffres officiels, car seuls quelque 40% des victimes de vols, par exemple, déposent plainte.

Seules ombres au tableau, une "hausse significative" des vols et tentatives avec violence ou menaces: 360.000 Français disent l'avoir vécu contre 270.000 en 2012. Principales cibles des malfaiteurs, selon ce qu'ils ont déclaré aux sondeurs: les femmes de moins de 30 ans victimes de vols violents, "à l'arraché", pour leurs téléphones portables ou leurs sacs à main. Autre hausse, celle des vols de vélos, 400.000 contre 300.000 auparavant. Mais, là aussi, peu de dépôts de plaintes. Quant à savoir pourquoi, l'ONDRP attend pour se prononcer, un peu surpris de cet épisode inédit.

A. K. avec AFP