Cyber-harcèlement: peine alourdie pour un homme qui avait menacé de viol la journaliste Nadia Daam

Nadia Daam lors de sa chronique de novembre 2017. - Europe 1 - -
La cour d'appel de Paris a condamné mardi un homme à six mois de prison avec sursis et 1.500 euros d'amende pour avoir menacé de viol la journaliste Nadia Daam, victime de cyber-harcèlement après une chronique en 2017.
Cet homme avait publié un message au contenu peu équivoque sur le sulfureux forum "Blabla 18-25 ans" du site jeuxvideo.com:
"La brunette, je lui remplis sa bouche de mon foutre".
La cour a alourdi en appel d'une amende les six mois avec sursis prononcés en première instance, en juillet 2018. Le prévenu devra payer au total 3.000 euros de dommages et intérêts à la journaliste.
"C'était juste une image"
Lors du premier procès, le prévenu avait expliqué avoir "posté" son message "en deux ou trois secondes", en jouant à un jeu vidéo. "C'était amusant pour la galerie. (...) C'était juste une image", avait assuré ce trentenaire.
Un deuxième homme, condamné en 2018 à la même peine de 6 mois avec sursis pour menace de mort, n'avait pas fait appel. La journaliste de 41 ans avait été victime d'une vaste campagne de cyber-harcèlement après une chronique sur Europe 1 début novembre 2017, où elle dénonçait une campagne de haine sur le forum "18-25 ans" contre deux militants féministes.
Du virtuel à la réalité
Nadia Daam qualifiait ce forum de "poubelle à déchets non recyclables d'Internet".
"A ce stade de bêtise crasse et de malveillance, il faudrait que les membres de ce forum pensent à léguer leur cerveau à la science", disait-elle.
Dans la foulée, elle était devenue à son tour la cible d'une violente campagne de cyber-harcèlement, avec menaces de mort et de viol contre elle et sa fille, diffusion de leur photo et adresse... Des individus étaient également venus frapper à la porte de son appartement en pleine nuit. Elle avait dû déménager et sa fille avait dû changer de collège.
Son avocat, Éric Morain, a salué "une belle décision".
"Ça montre que le cyber-harcèlement ce n'est pas virtuel: cette décision, c'est un peu la revanche du réel", s'est-il réjoui.
Sur les sept cyber-harceleurs identifiés à l'époque, outre les deux jugés à Paris, un a été condamné à Rennes et a fait appel, un autre a plaidé coupable et trois ont écopé de rappels à la loi, selon l'avocat.