Corse : peut-on parler d'une "mafia" à l'oeuvre sur l'île ?

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Assassinats, règlements de comptes, clans qui s'affrontent pour le contrôle une économie parallèle : pour Jean-Marc Ayrault, ce sont là toute les marques d'une "mafia à l'oeuvre en Corse", selon l'expression employée par le Premier ministre jeudi soir.
Avec 17 assassinats depuis le début de l'année, la Corse est d'ailleurs la région la plus criminogène d'Europe devant la Sicile. Et de nombreuses affaires n'ont pas été élucidées.
Pas d'organisation pyramidale
Mais certains élus de l'île jugent excessif le terme de "mafia". "La mafia, c'est une organisation structurée, huilée, imprégnée, comme en Sicile. En tant qu'élu, je ne crois pas que ce soit ce qui se passe en Corse aujourd'hui", a fustigé Laurent Marcangeli, député (UMP) de Corse-du-Sud.
Le criminologue Fabrice Rizolli préfère lui aussi parler de "crime organisé puissant et structuré". Car, note-t-il, il n'existe pas sur l'île de système pyramidal de type mafieux. Juste des "familles" ou des "clans" qui font régner un climat d'intimidation.
Selon les experts cependant, la France pourrait suivre l'inspirer de l'Italie. Chez nos voisins, la création d'un "délit d'association mafieuse" a également permis de lutter efficacement contre le crime organisé.