BFMTV
Police-Justice

Corbeil-Essonnes: Jean-Pierre Bechter mis en examen

Serge Dassault (g.) et son successeur à la mairie de Corbeil-Essonnes, Jean-Pierre Bechter, lors de la campagne pour les élections municipales de 2010.

Serge Dassault (g.) et son successeur à la mairie de Corbeil-Essonnes, Jean-Pierre Bechter, lors de la campagne pour les élections municipales de 2010. - -

Dans l'affaire des achats présumés de votes à Corbeil-Essonnes, le maire UMP de la ville Jean-Pierre Bechter, proche de Serge Dassault, a été mis en examen, selon une source judiciaire.

L'étau se resserre autour des proches de Serge Dassault. Le maire UMP de Corbeil-Essonnes Jean-Pierre Bechter a été mis en examen vendredi par les juges enquêtant sur les soupçons d'achat de votes dans cette commune de l'Essonne, a indiqué une source judiciaire. 

Le maire est poursuivi pour recel du produit d'achat de vote, financement illicite de campagnes électorales et dépassement du plafond des dépenses électorales.

L'avocat de Jean-Pierre Bechter, Me Sébastien Schapira, a déclaré mercredi que l'affaire faisait l'objet "d'une instrumentalisation politique évidente" contre son client, notamment en vue des élections municipales de mars prochain.

Ce proche de Serge Dassaut avait été mis en garde à vue ce mercredi. Le nom de l'ancien maire, sénateur UMP et héritier de l'empire Dassault, apparaît également dans le dossier.

Deux autres mises en examen

Cristela de Oliveira, adjointe au maire, et Younès Bounouara, présenté comme un relais de l'industriel et sénateur UMP Serge Dassault dans les quartiers sensibles de Corbeil-Essonnes, ont également été mis en examen.

Cristela de Oliveira, 35 ans, a été mise en examen pour "complicité d'achats de votes", "complicité et recel de financement illicite de campagnes électorales", "blanchiment de fraude fiscale, blanchiment" et "infraction aux règles du code électoral sur l'acceptation des fonds".

Younès Bounouara est pour sa part notamment poursuivi pour "complicité et recel d'achats de votes", "complicité et recel de financement illicite de campagnes électorales", "blanchiment de fraude fiscale".

Serge Dassault reconnait "des dons"

Dans cette affaire, les juges Serge Tournaire et Guillaume Daïeff cherchent à établir si des achats de voix ont pu avoir lieu lors des élections municipales de 2008, 2009 et 2010 à Corbeil-Essonnes. L'élection de 2008, remportée par Serge Dassault, avait été annulée par le Conseil d'État pour ce motif en 2009. Celle de 2010 avait été remportée par Jean-Pierre Bechter.

Les juges enquêtent sur des mouvements de fonds entre la France et le Liban. Leurs investigations portent notamment un transfert de quelque 18 millions d'euros, dont trois seraient revenus dans l'Hexagone.

De son côté, Serge Dassault a concédé avoir fait des dons à des habitants de Corbeil-Essonnes, dont Younès Bounouara, mais affirme qu'ils n'étaient pas destinés à acheter des voix. Le Sénat a récemment refusé de lever son immunité parlementaire comme le demandaient les juges.

Il ne peut donc être placé en garde à vue. Mais les juges peuvent mettre en examen, sans contrôle judiciaire, l'industriel, qui a assuré qu'il restait à leur disposition

E.B. avec AFP