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Police-Justice

Chevaline : un mois après, du nouveau dans l'enquête

La route près de laquelle a été retrouvée la famille Al-Hilli à Chevaline, près d'Annecy

La route près de laquelle a été retrouvée la famille Al-Hilli à Chevaline, près d'Annecy - -

Un mois après la tuerie de Chevaline, un compte a été saisi en Suisse et appel à témoins va être lancé.

La tuerie avait coûté la vie à trois membres d'une même famille et laissé deux fillettes de 7 et 4 ans orphelines : Saad al-Hilli, 50 ans, sa femme Iqbal, 47 ans, et sa belle-mère Suhaila al-Allaf, 74 ans étaient tués par balles à Chevaline, près d'Annecy, où ils passaient des vacances, de même qu'un cycliste français, apparemment victime collatérale.

Un mois après, l'enquête dispose de nouveaux éléments. Bfmtv.com fait le point.

Un compte saisi en Suisse

"Tout le monde travaille, mais il n'y a pas de révélation miracle de nature à faire prendre un tour différent à ce dossier", a indiqué le procureur de la République à Annecy, Eric Maillaud, un mois après la tuerie qui mobilise enquêteurs français et britanniques.

Cependant, côté suisse, le journal La Tribune de Genève a annoncé que de l'argent dans une banque genevoise, "lié à la famille" des victimes, avait été saisi par la justice.

Selon la Radio Télévision suisse (RTS), ce compte bancaire appartiendrait au père récemment décédé de Saad al-Hilli et le montant saisi serait "bien inférieur" aux 6 millions de francs suisses (5 millions d'euros) évoqués dans la presse britannique. Toutefois, aucune confirmation officielle de ces informations n'a été donnée du côté français de l'enquête.

Un appel à témoin lancé

Il doit être lancé samedi par les enquêteurs qui tentent de dresser le profil du ou des tueurs.

En parallèle, l'enquête de voisinage se poursuit à l'aide de photos prises par la famille al-Hilli quelques heures avant le drame.

"On essaie de trouver quelqu'un qui ait pu voir un élément important qui fasse avancer l'enquête, comme le passage de la voiture de la famille ou d'autres véhicules, ne serait-ce que pour minuter avec précision le parcours de cette famille", a expliqué le magistrat.

De nouvelles hypothèses

Quant aux pistes suivies par les enquêteurs, elles bougent peu. Celle d'un ou plusieurs "vrais professionnels" est "moins vraisemblable", aux yeux d'Eric Maillaud. "On imagine mal un tueur aguerri, payé à prix d'or, tirer une vingtaine de balles", a-t-il fait valoir vendredi.

Trois "axes" avaient dans un premier temps émergé: un litige entre Saad al-Hilli et son frère à propos d'une succession, le métier de Saad al-Hilli, qui a travaillé pour une société leader mondial des micro-satellites, et son pays d'origine, l'Irak.

"Aucune hypothèse n'est privilégiée, ce qui ne veut pas dire que l'enquête piétine, bien au contraire", a assuré le lieutenant-colonel Benoît Vinnemann de la section de recherches de la gendarmerie de Chambéry, chargé de l'enquête.

"De nouvelles hypothèses s'ouvrent à nous", a-t-il ajouté sans plus de détails.

Le patrimoine, clé de l'énigme ?

"On reconstitue le patrimoine du père des frères al-Hilli. Même si on sait que ce n'est pas ça qui va nous mener sur la piste des tueurs", a expliqué Eric Maillaud, à propos du litige entre les deux frères

Ce différend à propos de l'héritage de leur père porterait sur plusieurs millions d'euros, en argent, en biens et en immeubles, selon une source proche de l'enquête.

Zainab al-Hilli, 7 ans, témoin direct du drame, avait été brièvement entendue par les enquêteurs à qui elle avait simplement dit avoir vu "un méchant" mais "il n'est pas prévu qu'elle soit réentendue pour l'instant."

Les enquêteurs ont même sollicité les agences possédant des satellites susceptibles d'avoir capturé des images de la zone de crime, sans résultat.

Le désossement de la voiture des al-Hilli était en cours, dans l'éventualité de "retrouver des morceaux de projectiles et comprendre le mouvement du véhicule", a encore précisé Eric Maillaud.

Les enquêteurs s'intéressent en outre à l'Espagne, pays où est mort le père de Saad al-Hilli, à la Suisse, possible itinéraire de fuite du ou des tueurs, et à la Suède, pays de résidence de la grand-mère.

S. C. avec AFP