Ce que l'on sait de la violente agression d'une grand-mère et sa petite-fille à Bordeaux

Une septuagénaire et sa petite-fille ont agressées ce lundi 19 juin 2023 devant leur immeuble à Bordeaux - RMC
La vidéo partagée sur les réseaux sociaux suscite l'émotion et l'indignation. Une septuagénaire et sa petite-fille ont été victimes ce lundi d'une agression "d'une rare violence" à Bordeaux, selon le préfet de la Nouvelle-Aquitaine et de la Gironde, ajoutant qu'un suspect avait été placé en garde à vue.
"Nous avons une pensée très forte pour les victimes et les images que nous avons vu nous sont insupportables", s'est exprimé le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti, lors d'un déplacement avec le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
• Ce qu'il s'est passé
Les faits se déroulent lundi en plein jour, vers 17h05, cours de la Martinique, dans le centre-ville de Bordeaux. Une femme de 73 ans et sa petite-fille âgée de 7 ans se trouve alors sur le pas d'une porte.
Un homme les suit et s'engouffre dans l'immeuble. Il ressort en traînant les deux victimes par terre. Elles sont toutes deux violemment projetées au sol. Alors qu'il traîne à nouveau la fillette, elle parvient à se relever et à s'enfuir.
• Le récit de la septuagénaire
C'est une équipe d'unité de police secours qui arrive sur place en premier. La septuagénaire leur explique qu'elle rentrait au domicile de son fils avec sa petite-fille et qu'un homme a empêché la porte de se fermer. Elle relate ensuite qu'il l'a violemment poussée sur le trottoir, la faisant tomber à la renverse, se cognant la tête contre le béton.
Pour elle, l'homme voulait enlever la petite mais les aboiements des chiens de la famille lui ont fait prendre la fuite. Elle indique également l'avoir ensuite vu partir à bord d'une voiture.
• Les victimes légèrement blessées
Lors de l'arrivée des policiers, ces derniers constatent que la grand-mère a le visage ensanglantée et présente une blessure à l'arrière de la tête, ainsi qu'au coude et au pied. Elle est transportée à l’hôpital, mais ses jours ne sont pas en danger. Une ITT hospitalière de quatre jour a été fixée.
De son côté, la petite fille souffre de "dermabrasions", c'est-à-dire d'importantes égratinures et lésions de la peau.
• Une interpellation musclée
"Un appel 17 est arrivé au commissariat de Bordeaux", explique à BFMTV Xavier Bounine, secrétaire zonal Nouvelle-Aquitaine d'Alliance Police Nationale. Dans un communiqué, le procureur de la République de Bordeaux précise que les services d'urgence sont prévenus de l'agression par un motard présent sur place.
"Un voisin, témoin de la scène, fournissait un signalement de l'auteur, par ailleurs filmé grâce à la présence d'un visiophone", poursuit le communiqué.
La description du suspect et sa fuite à bord d'un véhicule Renault Clio identifié ont permis une rapide interpellation par les effectifs de la BAC. Ces derniers décrivent l'homme comme "très agité et résistant à son interpellation".
Il a été placé en garde à vue des chefs de violation de domicile, tentative d'enlèvement et de séquestration, violences sur personne vulnérable et mineure de 15 ans.
• Un suspect très défavorablement connu des services de police
Le suspect est un homme de 29 ans, né en 1993 à Bordeaux et de nationalité française, très défavorablement connu des services de police et de justice. En effet, il a quinze mentions au traitement d'antécédents judiciaires pour de multiples affaires: conduite sans permis, vols, violences, stupéfiants ou encore menaces de mort.
Le suspect nie les faits. Placé sous tutelle, il indique également être suivi au plan psychiatrique et être en rupture de traitement.
"Les services sont pleinement mobilisés pour apporter à cette agression la réponse pénale qu'elle mérite", a affirmé le maire de Bordeaux Pierre Hurmic lors d'un point presse ce mardi matin, se disant "choqué" par les faits.
• Une vidéo relayée sur les réseaux sociaux
Les images de l'agression, filmée par la caméra d’un interphone, se sont rapidement propagées sur internet. Certaines personnalités d'extrême droite ont partagé la vidéo, à l'instar d'Éric Zemmour, publiant notamment un extrait sans flouter les visages, ou de Jordan Bardella.
Sauf que la publication et la diffusion de cette vidéo sont totalement illégales. L'article 222-33-3 du code pénal précise que "le fait de diffuser l'enregistrement" d'une agression est punie de "cinq ans d'emprisonnement et de 75.000 euros d’amende". Des sanctions qui s’appliquent à ceux qui diffusent initialement la vidéo, mais également à ceux qui la partagent en la retweetant.
La famille s'est dite "est indignée par la récupération politique qui est faite de ce fait divers", selon le communiqué transmis ce mardi par leur avocate, Me Nadège Pain. Elle dénonce également "l'utilisation médiatique des images sans son accord explicite et sans le moindre respect pour l'identité des victimes ou leur vie privée".