"C'était tellement violent": un homme frappé par les proches de ses ravisseurs en plein tribunal à Toulouse

L'entrée du palais de justice de Toulouse, le 21 octobre 2015 - ERIC CABANIS / AFP
Une scène surréaliste. Alors qu'une audience était en cours au tribunal correctionnel de Toulouse, le mercredi 21 mai, une victime de séquestration a été violemment frappée par des proches de ses ravisseurs présumés qui assitaient au procès. Au sol, la tête contre le carrelage, l'homme d'une vingtaine d'années a reçu des coups de pied et de poing par trois individus.
Selon les informations de la Dépêche du Midi, le procureur de la République, Frédéric Cousin, appuyé par les forces de l'ordre, est intervenu pour mettre un terme à la scène, avant que les agresseurs ne parviennent à prendre la fuite.
"Un policier hurlait pour recevoir de l'aide. L'avocat Jocelyn Momasso-Momasso s'est rué courageusement au milieu pour calmer les tensions. Sa robe a été arrachée. C'était tellement violent", raconte un témoin au journal local.
Un policier réserviste a été légèrement blessé, alors qu'il s'interposait en compagnie d'un huissier, d'un avocat et d'un magistrat, indique l'AFP.
Des agressions répétées
Une enquête a été ouverte par le parquet de Toulouse, a indiqué à l'AFP le procureur de Toulouse David Charmatz. "Après les violences constatées à Bordeaux au début d'un dossier d'assises, ces faits émeuvent nécessairement la communauté judiciaire car ils démontrent que l'institution elle-même - même si elle n'était pas visée - n'est plus à l'abri de passages à l'acte violents en son sein", a-t-il ajouté.
À origine de ce déferlement de violence, une affaire d'enlèvement sur fond de trafic de drogue, remontant à mai 2022. Le procès, qui se déroule de mercredi à vendredi, a pu se poursuivre à huis clos. L'homme molesté, arcade sourcilière ouverte et multiples contusions, a été exfiltré du tribunal par un souterrain, puis a passé une nuit à l'hôpital, a précisé son avocat.
Cette agression intervient deux jours après une violence bagarre qui a éclaté le 19 mai dans l'enceinte de la cour d'assises de la Gironde entre les soutiens des victimes et les partisans des accusés. Trois jeunes hommes, étaient jugés pour avoir tué un adolescent de 16 ans, lors d'une fusillade sur fond de rivalité entre quartiers, à Bordeaux, le 2 janvier 2021.