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Police-Justice

Boulogne-sur-Mer: le procès du général Piquemal reporté en raison de son état de santé

Le général Piquemal, lors de la manifestation hostile aux migrants et interdite par les autorités.

Le général Piquemal, lors de la manifestation hostile aux migrants et interdite par les autorités. - Philippe Huguen - AFP

Le procès du général Christian Piquemal, 75 ans, qui a participé samedi à une manifestation interdite hostile aux migrants à Calais, a été reporté en mai.

Trop "éprouvé" par sa garde à vue, le général Piquemal, 75 ans, ne sera pas jugé ce lundi comme prévu, en comparution immédiate. Son "procès est reporté au 12 mai 2016 à 13h30", a précisé l'avocat du général, Me Denis Tailly-Eschenlohr. Il n'est pas "sous contrôle judiciaire", et "à l'issue de son hospitalisation, il pourra rentrer chez lui", a-t-il poursuivi.

Lundi matin, "le général s'est plaint, il est allé à l'hôpital de Calais et le médecin légiste qui l'a examiné a indiqué que son état de santé était incompatible avec une comparution immédiate devant le tribunal correctionnel", a ajouté de son côté le procureur de Boulogne-sur-Mer, Jean-Pierre Valensi, précisant toutefois que les quatre autres personnes qui devaient être jugées avec lui pour avoir participé samedi à un rassemblement hostile aux migrants, passeront comme prévu en comparution immédiate.

"C'est un sacré gaillard, pour autant les conditions de garde à vue sont rudes. C'est naturel qu'il cède au bout de 40-45 heures de garde à vue, ce qui devait arriver arriva, le physique a lâché, mais le moral est là et toutes les capacités intellectuelles sont optimales (...), on va avoir du temps pour préparer une défense de qualité", a affirmé Me Hervé Krych, l'un des avocats du général.

"Rôle principal" dans cette manifestation interdite

Christian Piquemal, 75 ans, désigné comme ayant eu "le rôle principal" dans cette manifestation interdite, est poursuivi pour "participation à un attroupement qui ne s'est pas dissout après sommation" et les quatre autres personnes pour "port illégal d'armes". Organisée à Calais à l'appel du mouvement islamophobe Pegida, la manifestation de samedi avait été interdite par les autorités et a été marquée par des échauffourées entre forces de l'ordre et manifestants, qui ont scandé des slogans tels que "on est chez nous!", "Etat dictateur" ou "migrants dehors".

Après plusieurs appels à la dispersion, les gendarmes ont chargé les manifestants et fait usage de gaz lacrymogènes. Vingt personnes ont été interpellées, parmi lesquelles M. Piquemal, général en retraite, ancien grand patron de la Légion de 1994 à 1999, prestigieuse unité de l'armée française.

De nombreuses réactions à l'arrestation de l'ex-militaire, venues pour l'essentiel de l'extrême droite, ont agité les réseaux sociaux français. "Soutien au général #Piquemal, injustement et brutalement arrêté à #Calais!", a écrit sur son compte twitter la députée Front National Marion Maréchal-Le Pen, tandis que le député d'extrême droite Gilbert Collard a exprimé "sa honte".