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Police-Justice

Blanc soutenu par Xavier Bertand dans l'affaire des quotas

Le sélectionneur de l'équipe de France de football Laurent Blanc, menacé d'éviction pour des propos jugés discriminatoires, a reçu le soutien public du ministre du Travail. Tout en condamnant toute politique de quotas, Xavier Bertrand a estimé jeudi sur E

Le sélectionneur de l'équipe de France de football Laurent Blanc, menacé d'éviction pour des propos jugés discriminatoires, a reçu le soutien public du ministre du Travail. Tout en condamnant toute politique de quotas, Xavier Bertrand a estimé jeudi sur E - -

PARIS (Reuters) - Le sélectionneur de l'équipe de France de football Laurent Blanc, menacé d'éviction pour des propos jugés discriminatoires, a...

PARIS (Reuters) - Le sélectionneur de l'équipe de France de football Laurent Blanc, menacé d'éviction pour des propos jugés discriminatoires, a reçu jeudi le soutien public d'un membre du gouvernement.

La divulgation de propos tenus par plusieurs responsables de la Fédération française de football, dont Laurent Blanc, lors d'une réunion en novembre dernier, a provoqué deux enquêtes, une tempête dans le monde du football et une polémique bien au-delà, concernant le sport n°1 du pays.

Le ministre du Travail Xavier Bertrand, tout en condamnant toute politique de quotas, a estimé que les excuses déjà présentées par Laurent Blanc suffisaient et qu'il pouvait rester sélectionneur.

"Le talent, c'est pas une question de quotas, de couleur, d'origine et tout ceci est totalement étranger à l'esprit sportif. (La ministre des Sports) Chantal Jouanno a raison d'être très ferme, parce qu'on ne peut pas se permettre que dans le monde du sport, il y ait ces considérations", a-t-il dit sur Europe 1.

"(Laurent Blanc) a eu raison de présenter ses excuses après ce qui a été dit, ce qui a été rapporté et je pense que, bien évidemment, il a toute vocation à continuer à entraîner les Bleus", a-t-il ajouté.

Des médias prêtent à Laurent Blanc, qui a remplacé Raymond Domenech après le fiasco des bleus au Mondial de 2010, l'intention de partir.

Il s'estimerait injustement mis en cause par des propos qu'il voit comme exclusivement techniques. Parti quelques jours en Italie, il doit être interrogé en fin de semaine dans le cadre des enquêtes.

Lors de la réunion de novembre, dont la transcription a été publiée par Medipart, il a appuyé l'idée pour les centres de formation de quotas de "binationaux", qui sont en France quasi exclusivement des Français d'origine africaine.

Il a en outre associé le problème du jeu physique et peu technique avec la présence importante, à ses yeux, de joueurs noirs dans les centres de formation.

AFFRONTEMENT DUGARRY-THURAM

Une phrase de sa part retient particulièrement l'attention: "les Espagnols, ils m'ont dit: 'nous, on n'a pas de problème. Nous, des blacks, on n'en a pas'". Ceci lui a notamment attiré les critiques de son ancien compagnon de sélection Lilian Thuram.

Ce dernier a été à son tour critiqué par Christophe Dugarry, autre ex-joueur de l'équipe de 1998, qui a reproché sur Canal+ à Lilian Thuram d'avoir décidé de faire une photo du trophée mondial et des joueurs noirs de l'équipe le soir de la victoire au Mondial à Paris.

Une double enquête est en cours, une menée par la Fédération et une par l'inspection du ministère des Sports.

Chantal Jouanno a souhaité sur Europe 1 que l'enquête du ministère soit indépendante totalement de l'autre.

Elle a aussi exprimé un soutien implicite à Mohamed Belkacemi, responsable de la fédération identifié qui a enregistré la réunion en question.

Ce dernier dit avoir voulu attester de la récurrence d'une idéologie à ses yeux problématique mais nie avoir remis l'enregistrement à Mediapart et dit l'avoir remis à la FFF dès le 9 novembre, laissant ainsi entendre que le problème était connu mais caché.

Chantal Jouanno a dit sur Europe 1 qu'il avait a priori fait son devoir. "Une personne qui constate les discriminations a l'obligation de saisir son supérieur hiérarchique", a-t-elle rappelé.

Elle souligne que le problème principal reste le soupçon de quotas. "Je veux juste rappeler que c'est un délit", a-t-elle dit. La ministre n'a pas exclu une saisine de la justice, lors de déclarations antérieures.

Thierry Lévêque, édité par Patrick Vignal