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Police-Justice

Bébés sans bras: un réseau d'eau contaminé à l'origine des malformations?

Une nouvelle piste est à l'étude pour tenter d'expliquer le mystère des bébés nés sans bras. Cette malformation concerne des enfants à partir de 2010 dans trois départements en particulier: l’Ain, le Morbihan et la Loire-Atlantique.

Le mystère de l'affaire dite des "bébés sans bras" pourrait-il être bientôt élucidé? Une hypothèse est en tout cas à l'étude. La directrice du registre des malformations en Rhône-Alpes, Emmanuelle Amar, évoque la piste de l’eau du robinet polluée. C’est grâce à différents entretiens avec les maires concernés qu’Emmanuelle Amar en est venue à suspecter une contamination du réseau d'eau potable. 

"Toutes les familles utilisaient le même réseau d’eau potable qui se trouve en bout de réseau et qui a une certaine vulnérabilité, en plus c’est à la campagne", avance-t-elle au micro de BFMTV.

Recenser les pesticides utilisés

Cette situation géographique particulière interpelle les experts qui doivent désormais analyser l'état du réseau d'eau dans l’Ain, le Morbihan et la Loire-Atlantique. L’eau utilisée à l’époque aurait pu être polluée par un pesticide, un rejet industriel toxique ou à cause d’une faille lors d’une opération d’entretien des canalisations.

"Il faut faire le recensement de tous les pesticides utilisés, des pesticides autorisés et interdits. Il est également nécessaire de regarder les analyses d’eau et peut-être des prélèvements au niveau des nappes phréatiques", recommande Michèle Rivasi, eurodéputée écologiste.

Emmanuelle Amar continue ses investigations avec son groupe de travail en parallèle de celles réalisées par le comité scientifique créé spécifiquement par le gouvernement pour résoudre le mystère de ce dossier.

La pollution en cause dans les Bouches-du-Rhône

En juin, août et novembre 2016, trois petites filles sont nées avec cette malformation, cette fois-ci dans les Bouches-du-Rhône. Là aussi, des soupçons se portent sur les conditions environnementales dans lesquelles vivent les familles où est survenue cette malformation. Les cas ont été signalés autour de l’étang de Berre, où la pollution industrielle est avérée et présente des risques pour la santé. 

Une enquête nationale est en cours, conduite par les autorités sanitaires, pour en tirer des conclusions scientifiques et faire la lumière sur ce mystère. Le ministère de la Santé assure que le dossier est "suivi de près" par Agnès Buzyn.

Ambre Lepoivre