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Police-Justice

Bébés morts à Chambéry: la laboratoire Marette ferme ses portes

Le laboratoire Marette derrière la pharmacie du même nom, à Courseulles-sur-Mer le 6 janvier 2014.

Le laboratoire Marette derrière la pharmacie du même nom, à Courseulles-sur-Mer le 6 janvier 2014. - -

Le laboratoire normand, mis en cause dans le décès de trois bébés à l'hôpital de Chambéry en décembre 2013, doit fermer après plus de six mois d'arrêt d'activité pour les besoins de l'enquête.

Il refuse toute responsabilité dans l'affaire, mais doit fermer pour des raisons économiques, après plus de six mois d'enquête et d'arrêt de son activité. Le laboratoire normand Marette n'a d'autre choix que de fermer ses portes, a annoncé son patron, Jean-Luc Marette, mercredi.

"C'est juste un problème économique", a affirmé le directeur du laboratoire. "En aucun cas, ce n'est une fermeture parce que l'on se sent responsables: le jour de la fabrication des poches alimentaires au laboratoire, tous les voyants étaient au vert", a t-il poursuivi.

En décembre 2013, trois bébés nourris par poche de nutrition Marette sont décédés de manière suspecte à l'hôpital de Chambéry. Deux autres décès similaires ont eu lieu en mars 2013 et décembre 2012.

Pour les besoins de l'enquête, l'activité du laboratoire Marette a été suspendue le 4 janvier. Cette suspension a été prolongée de six mois en avril, par décision de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). L'activité du laboratoire a ainsi été gelée.

Marette "cherche du travail" pour les salariés

"C'est la seule raison" de cette fermeture, assure le responsable du laboratoire Jean-Luc Marette. Ce dernier précise que même en répondant aujourd'hui à des appels d'offre, le laboratoire, qui auparavant fournissait une vingtaine d'hôpitaux, ne pourrait avoir de nouvelles commandes avant deux ou trois ans.

En conséquence "l'activité du laboratoire cesse définitivement", a-t-il confirmé. Jean-Luc Marette a ajouté qu'il "cherche du travail" pour les huit salariés qui travaillent au laboratoire, pour certains depuis 25 ans. Il a promis de continuer à les payer, "quitte à prendre ça sur mes deniers personnels", jusqu'à ce qu'ils aient retrouvé un emploi.

Depuis le début de l'enquête sur la mort des nourrissons fin 2013, le laboratoire n'a jamais été mis en cause (témoin assisté ou mise en examen) par la justice.

Les autorités sanitaires avaient, elles, retenu en janvier l'hypothèse d'un "accident de production isolé" au laboratoire, pour expliquer les décès des bébés. Mais aucune preuve n'a été rendue publique jusqu'ici.

V.P. avec AFP