Projet de tuerie, attrait pour l'idéologie néonazie… Le profil inquiétant du suspect interpellé après l'attaque à Antibes

Le lycée horticole d'Antibes où a eu lieu l'attaque au couteau ce mercredi 10 septembre. - RMC
Le profil de Rodi A., le principal suspect de l'attaque au couteau dans un lycée horticole d'Antibes, se précise. Selon nos informations, l'individu interpellé et soupçonné d'avoir blessé deux personnes au couteau mercredi 10 septembre dans un établissement scolaire des Alpes-Maritimes présente un profil particulièrement inquiétant, entre troubles psychiatriques et fascination pour le néonazisme.
Le jeune homme de 18 ans était déjà défavorablement connu des services de police. Il avait déjà été mis en examen et écroué au printemps 2024 pour un projet de tuerie de masse imminent. À l'époque, l'enquête avait déjà dressé le profil d'un homme perturbé.
Le parquet antiterroriste "en observation"
Ce mercredi 10 septembre vers 13h30, Rodi A. s’est introduit dans l’enceinte du lycée horticole d’Antibes, armé d’un couteau de cuisine. Il est soupçonné d’avoir lardé de coups de couteaux son ancienne professeur d’anglais, âgée de 52 ans. Celle-ci est gravement blessée à l’abdomen, au dos et aux bras: elle a été transportée à l’hôpital. Un élève de 16 ans a lui aussi été blessé dans l'attaque, mais les jours des deux victimes ne sont pas en danger.
Selon les premiers éléments de l'enquête, Rodi A. a été interrompu par le chef d’établissement, alors qu’il semblait vouloir poursuivre son périple criminel à l’arrière du bâtiment.
Selon le parquet de Grasse, le jeune homme a été interpellé et placé en garde à vue pour "tentative d’assassinat" et "introduction armée dans un établissement scolaire". Un sac à dos a été retrouvé par les policiers dans la cour, dans lequel se trouvait un second couteau. Joint par BFMTV, le parquet national antiterroriste (PNAT) se dit "en observation".
Des croix gammées dans sa chambre
Selon nos informations, la dangerosité de ce jeune homme, suivi pour troubles psychiatriques, était déjà apparue début 2024. Il s'était confié à un pédopsychiatre à qui il avait confié ses envies mortifères. Averti, le parquet de Grasse avait alors ouvert une enquête pour "apologie de terrorisme" et Rodi A. avait été arrêté en mars 2024. Les enquêteurs le suspectaient de fomenter un projet de tuerie de masse imminente, mais sans aspects religieux ou idéologiques, selon des informations de BFM Nice.
Brièvement hospitalisé, Rodi A. avait alors été mis en examen et écroué pour "association de malfaiteurs en vue de la préparation d’assassinats" et "apologie de crime" en avril 2024. Le parquet national antiterroriste, également prévenu à l’époque, ne s’était pas saisi. Dans ce dossier, il est resté en détention provisoire durant un an, au quartier des mineur de Grasse, du printemps 2024 au printemps 2025.
Une source policière rapporte à BFMTV que l'état psychiatrique du jeune homme a été décrit comme proche de la schizophrénie et les enquêteurs ont aussi fait part d'un attrait pour le néonazisme. Lors de la perquisition de sa chambre au printemps 2024, les enquêteurs de la police judiciaire de Nice avaient notamment aperçu des croix gammées et des signes cabalistiques sur les murs. Dans des carnets manuscrits découverts par les policiers, il avait décrit, dans les grandes lignes, son projet criminel. Des armes blanches et un gilet pare-balles avait également été saisis.
"Cette procédure met en lumière une dimension psychiatrique", a laconiquement indiqué le parquet de Grasse.
Sa petite amie a été placée en garde à vue ce jeudi 11 septembre dans le cadre de l'attaque au couteau survenue la veille dans le lycée. Elle aussi avait déjà été placée en garde à vue au printemps 2024, semblant alors partager ses intentions meurtrière. Au terme de celle-ci, elle avait été hospitalisée sans consentement.