Attentat des Champs-Elysées: un des policiers pris pour cible témoigne

Des policiers près du site de la fusillade, ce jeudi. - Benjamin Cremel - AFP
Ils étaient quatre policiers, tous membres de la 32e compagnie d'intervention de la préfecture de police de Paris, à être reçus ce lundi en fin de matinée au ministère de l'Intérieur Place Beauvau, à Paris. S'ils ont été invités à discuter avec leur ministre de tutelle, le directeur général de la police nationale et le préfet de police de Paris, c'est que c'est cette équipe qui a été visée à la kalachnickov par Karim Cheurfi, sur les Champs-Elysées, ce jeudi. L'un d'entre eux, Xavier Jugelé, a été assassiné, deux autres agents blessés. Le chef de cet équipage de police a répondu aux questions du Parisien à l'issue de l'entretien.
"J'espère que Xavier n'a pas souffert"
Il évoque d'abord la mort en service de Xavier Jugelé, en expliquant que le terroriste "s’est présenté face au conducteur, ne lui laissant aucune chance. J’espère que Xavier n’a pas souffert." Le chef d'équipage poursuit son récit:
"Puis l’assaillant a fait le tour du véhicule et ouvert directement le feu de nouveau sur nous. J’avais donné l’ordre à chacun de sortir. Si on avait été à l’intérieur, on serait tous morts. Le terroriste a pensé que nous étions plus haut sur l’avenue. Pour ma part, j’ai vidé mon chargeur".
"Ne vous y trompez pas"
Treize balles ont atteint Karim Cheurfi. Le policier a tenu à réaffirmer la mission de la police au moment de répondre aux journalistes. "Nous vivons un moment charnière, une période très instable sur le plan international. Mais nous sommes toujours là pour protéger et servir cette France qu’on aime", a-t-il dit, avant d'associer le souvenir de son confrère à son devoir:
"Ne vous y trompez pas, on va repartir sur le terrain. Sans jamais oublier Xavier. Sa mémoire vivra à travers nous. Les terroristes n’atteindront pas notre moral. Vous savez, policier, c’est plus qu’un métier, c’est une véritable vocation. Nous sommes là pour protéger et faire en sorte que les gens puissent vivre en paix. Chacun d’entre nous représente une petite brique du rempart édifié face au terrorisme."
Les forces de l'ordre, déjà très sollicitées par les nécessités de l'état d'urgence, sont à pied d'œuvre pendant les élections. Ce mardi, le chef de l'Etat présidera un hommage national à Xavier Jugelé.