Attentat déjoué à Montpellier: ce que l'on sait des individus arrêtés

Quatre personnes ont été arrêtées vendredi matin à Montpellier, Clapiers et Marseillan, dans l'Hérault, par la Sous-direction anti-terrorisme (SDAT) et le Raid. Trois hommes et une femme - dont trois étaient surveillés dans le cadre d'une enquête préliminaire du parquet antiterroriste de Paris - sont soupçonnés d'avoir préparé une action violente. Selon les premiers éléments de l'enquête, l'attaque était "imminente", mais les cibles ne sont pas encore connues. BFMTV fait le point sur ce que l'on sait, pour l'heure, des profils des quatre individus arrêtés.
Le "chimiste"
Âgé de 21 ans, le premier homme interpellé aurait déjà tenté d'aller en Syrie à plusieurs reprises. Il était connu des services de police et était fiché S. Selon notre envoyé spécial à Montpellier Jean-Wilfrid Forquès, le jeune homme était originaire de Charleville-Mézières, dans le Nord de la France. Il a été retrouvé à Clapiers, dans un appartement qui lui aurait été prêté par un ami et transformé en véritable laboratoire où se trouvaient de très dangereux explosifs fabriqués de façon artisanale. Il avait prévu de se faire exploser dans les prochains jours dans une action kamikaze imminente, sur le sol français.
Une jeune fille de 16 ans
Une jeune fille de 16 ans a également été interpellée. C'est la compagne du jeune homme de 21 ans surnommé le "chimiste". Selon nos informations, le couple devait se marier religieusement dans les prochains jours. Puis, juste avant l'attaque, la mineure devait rejoindre la Syrie où elle aurait été prise en charge grâce à son statut de veuve de martyr. Elle était également connue des services de police. Radicalisée depuis probablement quelques semaines, elle a prêté allégeance à Daesh dans les 48 heures avant son interpellation.
- Un "logisticien" de 34 ans
Cette troisième personne était connue et surveillée pour son appartenance à des groupes radicalisés. Cet individu aurait été celui qui allait fournir des papiers d'identité à la jeune fille, des contacts et un itinéraire pour rejoindre la Syrie. Cet homme est, d'après les premiers éléments de l'enquête, considéré comme le logisticien du groupe et l'inspirateur du jeune couple.
Une quatrième personne, sans doute en dehors du projet
Cette dernière personne n'était pas surveillée par les services anti-terroristes mais était présente lors des interpellations. Proche de la mouvance, elle n'aurait certainement aucun lien avec le projet d'attentat des autres suspects interpellés.
Placés en garde à vue à Montpellier, les quatre suspects peuvent être entendus pendant 96 heures au maximum par les policiers de la Sous-direction anti-terroriste (SDAT). Ils seront transférés à Levallois, dans les locaux de la SDAT, au cours du week-end.
Dans un communiqué, le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux a confirmé qu'un "projet d'attentat imminent" a été déjoué grâce à ces arrestations qui résultent de deux semaines d'enquête. Cette série d'interpellations intervient en effet une semaine jour pour jour après l'agression des quatre militaires au Carrousel du Louvre par un Egyptien de 29 ans. "Nous sommes face à une menace terroriste extrêmement élevée", a rappelé le Premier ministre, Bernard Cazeneuve.