Attaques de requins à La Réunion: la polémique enfle

Après une nouvelle attaque de requin samedi à La Réunion, des voix s'élèvent contre le manque de sécurisation des plages. Les pouvoirs publics sont accusés d'immobilisme face à la prolifération des squales.

C'était l'attaque de trop. Samedi, un jeune homme de 24 ans a eu la jambe droite arrachée par un requin à une vingtaine de mètres du rivage, sur la plage de L'Etang-Salé, à La Réunion. Sur l'île, la multiplication de ces attaques attisent l'inquiétude et la colère.

"Il y aura peut-être une étude un peu plus poussée" sur la prolifération des requins, espère un habitant, qui pointe également le manque de communication des pouvoirs publics. "Peut-être un jour se mettra-t-on à l'eau en connaissant les risques..." Un autre fustige le manque de réactivité des autorités. "On attend des solutions de l'Etat, mais rien ne bouge."

Dimanche, deux manifestations ont eu lieu. L'une devant l'hôpital où la victime a été opérée, et où elle se trouvait toujours entre la vie et la mort; l'autre devant les bâtiments de la réserve marine.

La réserve marine pointée du doigt

Cette zone marine protégée est accusée de constituer le "garde-manger" des requins, et d'être ainsi à l'origine de leur prolifération. "On a tous envie de voir la protection de ce lagon magnifique, mais il faut tenir compte de la problématique 'requin' et l'intégrer dans le calcul et la mise en place de cette réserve", pointe Yann, un manifestant. "Or cela n'a pas été fait."

Pour Thierry Robert, le député-maire de Saint-Leu, l'urgence est de mise. "Il y a aujourd'hui deux choses à faire, indique-t-il. Envoyer des pêcheurs prélever des requins-bouledogues dans l'eau de manière massive. Et mettre en place, dans des secteurs très définis, des protections efficaces."

Seule décision prise après l'attaque, une opération de pêche au requin qui n'a abouti à la capture d'aucun des prédateurs.

M. T. avec Pierre Millet