Attaque à la préfecture de police: l'assaillant a-t-il pu transmettre des informations sensibles?

Laurent Nuñez sur le plateau de BFMTV, le 6 octobre 2019. - BFMTV
Trois jours après l'attaque qui a endeuillé la préfecture de police de Paris, l'enquête se poursuit pour déterminer le mobile qui a poussé Mickaël Harpon à tuer quatre de ses collègues. Les investigations, sous la houlette du parquet national antiterroriste (PNAT) depuis vendredi, devront notamment s'attacher à éclaircir si l'assaillant, venant de l'intérieur de la police, a pu transmettre des informations à d'éventuels complices ou connaissances.
Invité de BFMTV dans le cadre de l'émission Affaire suivante, le secrétaire d'État auprès du ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez a été interrogé sur ce point. Mickaël Harpon, informaticien de profession, adjoint administratif affecté à la Direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP), a-t-il pu avoir accès à des données sensibles, étant donné qu'il était habilité "secret défense"?
Ou encore, des fuites comme l'adresse personnelle de ses collègues et de leur famille ou encore le nom d'indicateurs de la police, comme celui de la jeune femme qui en 2015 avait permis en Seine-Saint-Denis l'arrestation d'Abdelhamid Abaaoud, cerveau présumé des attentats du 13 novembre, ont-elles pu transiter par son biais?
Des investigations en cours sur ce point
"Nous ne savons pas, l'enquête le dira, les informations auxquelles il a eu accès, reconnaît Laurent Nuñez. Pour l'instant, nous n'avons pas de raison de penser qu'il ait pu transmettre ces informations et bien évidemment, on souhaite que sur ce volet-là de l'enquête judiciaire, les choses aillent le plus vite possible car je comprends l'inquiétude légitime des fonctionnaires."
L'habilitation "secret-défense" dont bénéficiait Michaël Harpon permet, en théorie, l'accès "aux informations et supports dont la divulgation est de nature à nuire gravement à la défense nationale", selon le site du Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale.
Le secrétaire d'État estime en revanche totalement exclu que Mickaël Harpon ait pu avoir connaissance d'éléments concernant l'affaire Abaaoud, "qui était gérée par un autre service. C'est totalement impossible", a martelé l'ancien policier.