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Police-Justice

Ariège: des adeptes du wingsuit condamnés pour avoir perturbé des rapaces

Un Gypaète barbu. (illustration)

Un Gypaète barbu. (illustration) - Richard Bartz - Wikimedia Commons

Faucons pèlerins, aigles royaux, vautours percnoptères et autres gypaètes barbus ont droit à leur tranquillité. Une nécessité qui se conjugue parfois mal avec la pratique de sports extrêmes comme le saut en wingsuit.

Deux adeptes du saut en wingsuit (combinaison souple en forme d'aile) ont été condamnés à Foix à 1.200 euros d'amende chacun pour avoir "perturbé" un gypaète barbu, des rapaces protégés, a annoncé mercredi la Ligue de protection des oiseaux (LPO).

Le 8 décembre 2013, les deux pratiquants de wingsuit s'étaient élancés, sous les yeux d'un agent de l'Office national des forêts (ONF), d'un promontoire rocheux en Ariège, le Quiés de Sinsat, à environ 50 mètres d'un gypaète barbu en train de voler, a expliqué la LPO dans un communiqué. Or cette zone, connue pour abriter des rapaces protégés comme le faucon pèlerin, l'aigle royal, le vautour percnoptère ou le gypaète barbu, bénéficie d'une protection par arrêté préfectoral qui prévoit notamment l'interdiction de la pratique d'activités "à moins de 500 mètres des parois", a ajouté la même source.

Le rapace avait "un comportement inhabituel"

La LPO et Nature Midi-Pyrénées avaient déposé plainte pour "violation de l'arrêté préfectoral" et "perturbation intentionnelle d'une espèce protégée". Le gypaète barbu est particulièrement sensible au dérangement surtout en période de reproduction. Seules deux reproductions ont été menées à bien en 2005 et 2006 par le couple installé depuis 2001, a rappelé la LPO.

Selon l'agent de l'ONF, le rapace avait "un comportement inhabituel" et était visiblement très stressé" au moment des sauts qui se terminent par un vol en parachute. "Les pratiques nouvelles des sports de nature (base-jump, wingsuit, high line, saut pendulaire...) qui tendent à se développer dans les Pyrénées, portent en elles un idéal de liberté pour certains. Cependant, elles ne peuvent se pratiquer n'importe où et n'importe quand", a commenté la LPO.

En mars 2008, un cinéaste amateur avait été condamné à Saint-Gaudens (Haute-Garonne) à 1.100 euros d'amende et 6.200 euros de dommages et intérêts pour avoir perturbé un couple de gypaètes barbus. Il avait filmé la nidification des rapaces.

la rédaction avec AFP