Arche de Zoé: le couple Breteau-Lelouch attendu devant la cour d'appel

Emilie Lelouch et son compagnon Eric Breteau sont attendus à partir de mercredi devant la cour d'appel de Paris. - -
Ils vont de nouveau devoir s'expliquer. Eric Breteau, fondateur de l'Arche de Zoé, et sa compagne Emilie Lelouch, sont attendus devant la cour d'appel à partir de mercredi matin. Ils devront expliquer leur tentative d'exfiltration de 103 enfants, présentés comme des orphelins du Darfour.
Absents lors du premier procès, devant le tribunal correctionnel de Paris, car ils craignaient de n'être pas écoutés par la justice, ils n'étaient venus que pour le délibéré le 12 février. Ils avaient été placés en détention, avant d'être libérés deux mois plus tard. Ils avaient alors fait part de leur détermination à prouver leur "innocence".
Eric Breteau, 43 ans, et Emilie Lelouch, 37 ans, sont poursuivis pour escroquerie, exercice illicite de l'activité d'intermédiaire à l'adoption et tentative d'aide à l'entrée ou au séjour de mineurs en situation irrégulière. Outre leur peine de trois ans de prison, dont un avec sursis, ils avaient écopé de 50.000 euros d'amende.
Des enfants affublés de faux pansements
Leur absence au premier procès avait suscité des grincements de dents, voire de vives critiques, y compris de la part de la présidente du tribunal correctionnel, qui avait dénoncé une "grande lâcheté".
"Il faut qu'ils s'expliquent devant ceux qu'ils ont embarqués là-bas", à qui ils ont "présenté l'opération comme parfaitement légale", estime Me Olivier Desandre-Navarre, avocat de Nadia Merimi et Dominique Aubry, deux bénévoles parties civiles déboutées en première instance.
L'opération de L'Arche de Zoé avait été arrêtée net le 25 octobre 2007, alors que l'association s'apprêtait à embarquer dans l'est du Tchad avec 103 enfants affublés de faux pansements dans un avion spécialement affrété à destination de la France.
Accusés d'avoir joué sur le "désir d'enfants" de familles recrutées sur des forums internet liés à l'adoption, l'association disait vouloir sauver des orphelins du Darfour. Mais selon plusieurs ONG, ces enfants étaient tchadiens pour la plupart et avaient au moins un parent en vie.