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Police-Justice

Après 12 ans de bataille judiciaire contre Monsanto, un agriculteur fixé sur son sort ce jeudi

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La cour d'appel de Lyon tranche ce jeudi sur le cas de Paul François, qui se bat depuis douze ans pour faire reconnaître la responsabilité de Monsanto dans son intoxication à un herbicide.

Douze années. C'est le temps écoulé depuis que l'agriculteur français Paul François se bat pour faire reconnaître la responsabilité de Monsanto dans son intoxication à un herbicide. La cour d'appel de Lyon rend son arrêt ce jeudi en début d'après-midi sur la responsabilité de la firme américaine dans sa maladie.

12 ans de "combat, d'énergie, d'harcèlement"

Ce céréalier de Charente a été intoxiqué en avril 2004 après avoir inhalé des vapeurs de Lasso, un herbicide de Monsanto interdit en France depuis novembre 2007. Paul François avait été longuement hospitalisé. Depuis, il dit souffrir de troubles neurologiques importants. Une fois son mal reconnu comme maladie professionnelle, Paul François s'est lancé dans un combat judiciaire contre le géant américain, filiale de l'Allemand Bayer depuis 2018.

L'agriculteur avait obtenu gain de cause en première instance et en appel. Mais l'affaire a été de nouveau renvoyée l'année dernière devant la cour d'appel par la Cour de cassation. Celle-ci avait estimé nécessaire le réexamen de l'affaire en se basant non pas sur un "défaut d'information" mais sous l'angle de la responsabilité des produits défectueux.

"La justice nous a donné raison à deux reprises (...) On espère qu'elle va à nouveau nous donner raison et condamner définitivement Bayer-Monsanto. C'est douze ans de combat, d'énergie, d'harcèlement de la part de cette société", s'indigne Paul François sur notre antenne.

Un million d'euros réclamé

Si la cour d'appel donne raison à l'agriculteur, ce dernier devra "continuer une nouvelle bataille pour obtenir réparation". Il réclame un million d'euros à la firme, même si cette somme "ne réparera pas les conséquences sur [s]a santé, tout ce qu'[il] a vécu", confie-t-il.

Après deux condamnations majeures aux États-Unis, Paul François espère que son procès permettra de montrer que ces entreprises "qui engrangent des milliards sur la santé publique (...) ne peuvent pas rester impunies."

Devenu président de l'association Phyto-victimes, l'ancien céréalier milite aussi pour la création d'un fonds d'indemnisation pour toutes les victimes, comme lui, des produits phytosanitaires.

Esther Paolini avec AFP