Angers: 2,5 tonnes de cannabis saisies, un record pour 2018

La police judiciaire d'Angers a mis la main sur une cargaison de plus de 2,5 tonnes de résine de cannabis le 28 décembre. Quatre hommes ont été mis en examen ce mercredi des chefs d'"association de malfaiteurs" et "importation, acquisition, offre ou cession, détention et transport de stupéfiants".

"C'est effectivement une très, très grosse prise, la plus grosse en France métropolitaine en 2018", s'est félicité le procureur de la République d'Angers Yves Gambert. Le 28 décembre dernier, la police judiciaire d'Angers a fini l'année avec la saisie de 2,5 tonnes de résine de cannabis dont l'origine reste à confirmer, a appris BFMTV, confirmant une information du Courrier de l'Ouest. Quatre hommes ont été interpellés et mis en examen ce mercredi. Ils ont été placés en détention provisoire.

Une valeur de 25 millions d'euros

Après plusieurs mois d'enquête, le Service régional de police judiciaire (SRPJ) d'Angers a mis la main sur des dizaines de "valises marocaines" contenant chacune 30 kilos de résine dans un fourgon de 12m3 garé dans un quartier du sud d'Angers. Le fourgon était arrivé la veille de la région parisienne, précédé par un "go fast", une voiture ouvreuse chargée de donner l'alerte en cas de présence des forces de l'ordre. La valeur marchande de la drogue s'élève à environ 25 millions d'euros.

"C'est un bon travail du SRPJ d'Angers qui a été récompensé à force de labourer le terrain dans tous les sens avec l'aide des services de gendarmerie", a-t-il ajouté, précisant que "tous les moyens techniques imaginables" avaient été mis en place, filatures, écoutes, etc...

Une information judiciaire a été ouverte en mai, après déjà plusieurs mois d’investigation, et confiée à un juge d'instruction angevin. "D’un bruit, nous en avons tiré une information, et là on a envisagé l’existence d’un trafic et nous sommes tombés sur un trafic très bien organisé", détaille une source policière, précisant que les enquêteurs ont attendu "le moment opportun, le plus sécurisé" pour intervenir. "Nous avons été très surpris par la quantité de drogue saisie, nous nous attendions à plusieurs centaines de kilos pas plusieurs tonnes", poursuit le policier.

Des armes de poing retrouvées lors des perquisitions

Pour preuve de l’importance et de l’organisation de ce réseau, les enquêteurs mettent en avant les découvertes faites lors de perquisitions menées dans plusieurs endroits, notamment dans un commerce du centre d'Angers destiné à devenir un bar à chicha. Un parc automobile, dont trois véhicules ont été saisis, 30.000 euros en liquide ainsi que 5 armes de poing. Les investigations vont toutefois se poursuivre car "toutes les personnes que nous voulions interpeller ne l'ont pas été".

Pendant les interrogatoires, les quatre mis en cause ont simplement déclaré avoir transporté le véhicule d'un point A à un point B sans être au courant de la nature de la marchandise transportée. L'un d'eux a lui assuré qu'il pensait livrer du tabac à chicha et justifie la méthode du "go fast" par la volonté d'éviter les taxes douanières. 

Les quatre hommes, certains originaires d’Angers, d’autres de plusieurs villes de l'Ouest de la France, sont âgés de 26 à 37 ans. Connus des services de police, pas toujours pour des affaires de stupéfiants, ils étaient "suffisamment chevronnés et coordonnés" pour monter un tel trafic sans se faire repérer facilement. Ils ont été mis en examen des chefs d'"association de malfaiteurs" et d'"importation, acquisition, offre ou cession, détention et transport non autorisés de stupéfiants". Ils ont été placés en détention provisoire dans quatre maisons d'arrêt différentes pour éviter toute concertation. 

Justine Chevalier