Agressions et guet-apens homophobes: le gérant du site Coco placé en garde à vue

Le gérant du controversé site de discussion Coco, utilisé notamment pour des agressions et des guet-apens homophobes et fermé depuis le mois de juin 2024, a été placé en garde à vue ce mardi 7 janvier, a appris BFMTV.com auprès du parquet de Paris, confirmant une information du Parisien. Elle peut durer jusqu'à 96 heures.
Il est "entendu dans une enquête de la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée, sous la direction d'un juge d'instruction, qui appréciera les suites à donner".
La plateforme, qui apparaît dans plusieurs affaires judiciaires, avait été fermée le 25 juin 2024 par la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée. Trois jours après cette fermeture, une information judiciaire, portant notamment "sur l'infraction de fourniture d'une plateforme en ligne pour permettre une transaction illicite en bande organisée depuis le 23 février 2023", avait été ouverte. Elle portait également sur "le blanchiment des sommes qui en ont été tirées".
L'homme entendu en garde à vue ce mardi 7 janvier est de nationalité italienne. Il s'appelle Isaac Steidl. Né en janvier 1980, il a renoncé à sa nationalité française, apprend BFMTV de sources proches du dossier.
Isaac Steidl s'est en quelque sorte rendu aux autorités puisqu'il a "répondu à une convocation", indique une source proche du dossier à BFMTV. Il s'est ainsi lui-même rendu auprès des forces de l'ordre, ce mardi.
Cette garde à vue intervient dans le cadre d'une nouvelle loi du 26 février 2023 qui réprime notamment la "fourniture d'une plateforme en ligne" pour permettre des activités illicites. Grâce à cette loi "on ne se contente plus de s'attaquer aux conséquences, mais directement à la plateforme elle-même qui sont des infrastructures de criminalité" se félicite une source proche d'une dossier.
Isaac Steidl avait déjà été entendu par les magistrats en Bulgarie, avec l'appui des services d'enquêtes bulgares, avait indiqué la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau, dans un communiqué de presse en août 2024.
Trois de ses proches avaient été entendus
Trois proches du gérant, soupçonnés d'avoir exercé un rôle actif dans l'administration de la plateforme ou tiré profit des infractions, "avaient par ailleurs été entendus en France par les enquêteurs de l'unité nationale cyber de la gendarmerie, et laissés libre à l'issue de leur audition", avait ajouté la procureure de la République de Paris.
En août 2024, la fermeture du chat Coco avait été saluée par les associations. SOS Homophobie s'était "réjoui", évoquant "un coup d'arrêt contre l'un des plus gros sites qui permettait d'orchestrer des guet-apens homophobes".
"Nous sommes très contents. Nous attendions depuis longtemps sa fermeture", avait réagi Sophie Antoine, responsable plaidoyer de l'ACPE (Agir contre la Prostitution des Enfants).
Une enquête préliminaire, initiée en décembre 2023 par la Junalco, avait centralisé "les procédures de 71 parquets, au préjudice de plus de 480 victimes", avait indiqué la procureure de la République de Paris dans son communiqué de presse en juin 2024. Au total, plus de 23.000 faits avaient été dénoncés comme ayant été commis "par l'intermédiaire" de la plateforme Coco.