Coco: le site utilisé pour des guets-apens homophobes fermé par les autorités

Le site Coco n'était plus accessible ce mardi matin. Le site de rencontre, qui servait notamment pour des guets-apens violents, a été fermé à la demande des autorités françaises. Sur Twitter (X), le parquet de Paris a confirmé cette fermeture avec notamment l'aide de l'Unité Nationale Cyber de la Gendarmerie et l'Unité de coopération judiciaire de l'Union européenne.
Le site est connu pour être le point de départ de véritables pièges notamment contre des personnes homosexuelles. En 2018, un homme de 55 ans avait été assassiné après un faux rendez-vous pris sur Coco.
La plateforme est aussi régulièrement pointée du doigt pour son implication dans des affaires sordides.
Début mai, douze hommes de 25 ans à 60 ans étaient jugés pour avoir eu des relations sexuelles avec une adolescente de 14 ans, rencontrée sur le site Coco. Dix d'entre eux ont été condamnés à de la prison ferme.
C'est aussi sur Coco qu'un homme de 67 ans avait proposé son épouse, qu'il droguait, pour des viols, à des membres du forum. Son procès et celui de la cinquantaine d'hommes concernés aura lieu en septembre.
Le site doit sa popularité à sa simplicité et ce supposé anonymat qu'il permet: aucune inscription, ni d'email ou de téléphone ne sont nécessaires pour l'utiliser. D'abord installé en France, Coco.fr avait ensuite été immatriculé sur l'île anglo-normande de Guernesey pour échapper aux autorités françaises.
Un retour reste possible
"Il ne s'agit pas d'un simple blocage, mais d'une action auprès de l'hébergeur et du gestionnaire de nom de domaine. Une opération qui nécessite un dossier au niveau international" explique Alexandre Archambault, avocat spécialisé dans le numérique, auprès de Tech&Co.
L'avocat précise que l'action vis-à-vis du gestionnaire de nom de domaine empêche toute résurgence du site Coco à la même adresse, y compris s'il est hébergé ailleurs.
"En revanche, un retour de Coco, à court-terme, depuis une autre adresse, reste tout à fait possible" rappelle-t-il.
Concrètement, il ne s'agit donc pas d'une mesure franco-française qui empêche les internautes d'accéder au site Coco depuis l'Hexagone, et qui pourrait être contournée par un VPN, mais d'une véritable suppression du site.
Selon l'AFP, le propriétaire du site a été interpellé à l'étranger et sa femme était en garde à vue mardi dans le Var.