Fermeture de Coco: le site pourrait-il réapparaître en ligne?

Le très controversé site de discussion coco.gg, qui apparaît dans plusieurs affaires judiciaires, a été fermé mardi par les autorités françaises. Mais comment peut-on interdire l'accès à un site internet ?
"Le site coco.gg est connu depuis de nombreuses années comme étant un facilitateur de commission de diverses infractions, notamment des actes de pédocriminalité, de proxénétisme, de prostitution, de viols, de vente de stupéfiants, de guet-apens, voire d'homicides", a rappelé la procureure de Paris, Laure Beccuau, dans un communiqué.
Les utilisateurs du site voient désormais s'afficher le message suivant sur fond bleu: "Ce site a été fermé par la direction générale des douanes et droits indirects et la gendarmerie nationale, sous l'autorité de la Junalco (Juridiction nationale en charge de la lutte contre la criminalité organisée, ndlr) du parquet de Paris."
Pour bloquer Coco, les autorités, par le biais d'une coopération internationale, ont pu s'attaquer aux serveurs qui accueillent le site chez son hébergeur. Ces infrastructures peuvent être situées dans d'autres pays. Le site coco.gg appartient ainsi à une société immatriculée en Bulgarie. Ce qui a rendu sa fermeture d'autant plus complexe à mettre en oeuvre.
Les investigations ayant mené à la fermeture du site ont ainsi été conduites par "l'unité nationale cyber de la gendarmerie nationale (UNCyber) et l'Office national anti-fraude (ONAF), avec l'appui du commandement du ministère de l'Intérieur dans le cyberespace (COMCYBER-MI), en France, en Bulgarie, en Allemagne, en Lituanie, aux Pays-Bas et en Hongrie", a indiqué la procureure de la République de Paris.
L'accès à ces machines, quand il est possible, est essentiel pour la justice car elles contiennent "tout le contenu litigieux et potentiellement illégal de ses utilisateurs", a précisé Loïc Guezo, vice-président du Clusif, une association française de professionnels de la cybersécurité.
Une résurgence possible
Si ces infrastructures ne sont pas démantelées ou si les gérants du site ont réussi à préserver une copie complète, le site pourrait être réactivé, réapparaître sous un nouveau nom dans quelques jours et l'activité criminelle redémarrer, a souligné cet expert.
"On a déjà vu des cas comme cela" après des fermetures de sites par le FBI, a ajouté Loïc Guezo. "On verra dans quelques heures, quelques jours ou quelques semaines, si quelque chose de comparable refait surface."
Si Gérald Darmanin a depuis annoncé l'arrestation du créateur du site, d'autres pourraient être tentés de le répliquer, ou de créer des plateformes équivalentes. Que ce soit pour proposer un service analogue, ou pour collecter des données personnelles, avertit sur Twitter Alexandre Archambault, avocat spécialisé en droit du numérique.
En revanche, il semble difficile pour Coco de revenir sous son adresse actuelle, coco.gg: comme le précisait le spécialiste à Tech&Co, le gestionnaire du nom de domaine a également été contacté par les autorités afin de faire bloquer l'URL du site, et d'empêcher tout transfert de cette dernier.