Agression dans le métro de Lille: comment expliquer la passivité des témoins?

L'inaction des témoins lors de la violente agression sexuelle d'une jeune femme, mercredi soir à Lille, est un phénomène étudié par les psychologues. - -
"Ils regardaient, ils ne m'ont pas aidée du tout. Ils sont restés immobiles". Le témoignage de Cécile au micro de BFMTV fait froid dans le dos. Violemment agressée sexuellement par un jeune homme ivre, mercredi dans le métro lillois, elle n'a pas trouvé d'aide parmi la dizaine de témoins, tous passifs.
Pour les psychologues, cette inaction a une explication. C'est le "syndrome du passant", un phénomène étudié depuis une dizaine d'années. En fait, plus il y a de monde, moins il y a d'initiatives personnelles.
"Il y a une dilution de la responsabilité qui fait que chacun reporte sur l'autre la responsabilité d'intervenir, et n'intervient pas lui-même" explique Clothilde Lizion, psychologue.
Interpeller une personne directement
Conséquence: si vous êtes agressé au milieu d'une foule, inutile d'appeler tout le monde à l'aide. Mieux vaut choisir un seul héros en l'interpellant directement.
"Cette personne qui va être nommément ciblée va sortir du lot, et va se sentir responsabilisée de nouveau" conseille donc Clothilde Lizion. "Et il y aura beaucoup plus de chances que la personne intervienne, dans ce cas-là, que lorsque l'on fait un appel à l'aide global."
Quant aux témoins, les conseils sont simples: appelez la police, ou tirez un signal d'alarme. Car la non-assistance à personne en danger est un délit passible de 5 ans de prison et de 75 000 euros d'amende. C'est le fait de ne pas intervenir alors que vous pouviez le faire sans vous mettre en danger.