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Agression d'Yvan Colonna en prison: l'Assemblée nationale va procéder à des auditions

A l'Assemblée nationale à Paris le 27 juin 2017

A l'Assemblée nationale à Paris le 27 juin 2017 - GEOFFROY VAN DER HASSELT © 2019 AFP

Après l'agression subie par Yvan Colonna, de nombreuses voix se sont élevées pour réclamer que toute la lumière soit faite sur les faits et déceler d'éventuels dysfonctionnements.

L'Assemblée nationale tente de répondre aux revendications des manifestants qui font part de leur colère depuis l'agression violente subie par Yvan Colonna à la prison d'Arles. La commission des lois, présidée par la députée LaREM Yaël Braun-Pivet, annonce ce mardi qu'elle va procéder à un cycle d'auditions.

Comment pendant huit minutes Franck Elong Abé a-t-il pu s'en prendre à Yvan Colonna sans que personne n'intervienne? Comment ce détenu, décrit comme radicalisé, a-t-il pu devenir auxiliaire d'étage, un statut particulier en détention? De nombreuses questions ont été soulevées par cette agression que la Commission des lois, par ses auditions, souhaite éclaircir. Au terme de ces entretiens, la Commission pourra rendre un rapport.

La semaine prochaine, en parallèle de l'enquête administrative lancée par le gouvernement, les députés interrogeront le directeur de l’administration pénitentiaire ainsi que l’actuel directeur de la Maison centrale d’Arles et son prédecesseur. La Commission se réserve la possibilité d'entendre d'autres personnes pour essayer d'analyser les faits, déceler d'éventuels dysfonctionnements dans le cadre de son pouvoir de contrôle de l'action du gouvernement.

Une "affaire particulièrement trouble"

Ces auditions sont une première réponse à la demande de Gilles Siméoni. Le président du conseil exécutif de Corse réclame en effet depuis plusieurs jours une commission d'enquête parlementaire sur les circonstances de l'agression.

"Tous les éléments livrés depuis la commission des faits concourent à rendre cette affaire particulièrement trouble et beaucoup de questions se posent qui sont pour l'instant sans réponse et méritent d'en avoir", indiquait vendredi dernier l'élu autonomiste, estimant n''avoir "aucune confiance dans l'enquête administrative".

Le président de l'Assemblée nationale a répondu ce week-end à cette demande, estimant qu'elle semblait peu réalisable, alors que les députés ne siègent pas actuellement en raison de la prochaine tenue des élections présidentielles et législatives. Richard Ferrand rappelait également que la commission d'enquête parlementaire ne pouvait se substituer à l'enquête judiciaire lancée par le parquet anti-terroriste.

"Pour autant nous verrons bien ce que donnent ces différentes enquêtes. Il sera toujours temps de décider de créer une commission d’enquête à l’Assemblée nationale dès qu’elle reprendra ses travaux c’est-à-dire au mois de juin", indiquait dimanche le président de l'Assemblée nationale dans l'émission de France 3 dimanche en politique.
https://twitter.com/justinecj Justine Chevalier Journaliste police-justice BFMTV