Agression d'un ado de 15 ans: le maire de Viry-Châtillon juge qu'il est "devenu banal de taper et tuer"

Un élu choqué du déchaînement de violence sur sa commune. Après la violente agression d'un collégien de 15 ans par trois ou quatre personnes cagoulées à proximité de son établissement de Viry-Châtillon, le maire centriste de la commune Jean-Marie Vilain a fait part de son indignation. La victime est actuellement hospitalisée et son pronostic vital est engagé.
"Quelle que soit la raison, on est en France, on est dans un État de droit. C'est pas possible d'accepter que quelqu'un puisse se faire taper dessus jusqu'à ce que mort s'en suive. C'est inadmissible", a estimé le maire, visiblement ému.
Le maire met en cause jeux vidéos et réseaux sociaux
Pour l'élu, les raisons de ce déchainement de violences sont à chercher du côté d'Internet et des réseaux sociaux. "Tout ce qu'on voit sur les réseaux sociaux ou dans ces jeux où plus vous avancez, pour gagner, il faut gagner des armes de plus en plus fortes, de plus en plus lourdes, qui tuent de plus en plus de monde, des dizaines, des centaines, des milliers de personnes, comme ça, d'une pression sur la souris de votre ordinateur", a-t-il dénoncé.
"Ils reproduisent ça d'une manière banale: c'est banal de taper, c'est banal de tuer, de couper en deux", a voulu analyser Jean-Marie Vilain.
Les jeunes surreprésentés dans les infractions
Malgré le rapprochement opéré par le maire entre jeux vidéos et augmentation de la violence, la quasi-totalité des études scientifiques sur le sujet pointe qu'il n'existe pas de lien entre le fait de produire une violence fictive en ligne et le fait de la reproduire dans la vie réelle.
En revanche, les réseaux sociaux peuvent exacerber les dynamiques d'hostilité entre groupes et/ou de harcèlement, notamment en milieu scolaire, qui se poursuivent en ligne après la fin de la journée de cours. La possibilité d'être également confronté à des images de faits réels traumatisants peut également avoir un impact psychologique sur les plus jeunes.
Selon un rapport sénatorial réalisé sur la période 2016-2019, le nombre de mineurs mis en cause par les forces de l'ordre est stable. Les atteintes aux biens sont toutefois en baisse, alors que les atteintes aux personnes augmentent. De manière générale, "les jeunes de 10 à 24 ans représentent 36% des auteurs présumés d’infractions, bien qu’ils ne constituent que 21 % de la population de 10 ans et plus", selon une étude de l'Insee citée par Anthony Caillé, secrétaire général CGT Intérieur-Police.