Affaire Troadec: le principal suspect du quadruple meurtre de 2017 de retour sur les lieux du crime

Des recherches à Pont-de-Buis en 2017 - FRED TANNEAU / AFP
Plus de deux ans après la macabre affaire Troadec, du nom de cette famille dont quatre membres ont été tués à Orvault en Loire-Atlantique en février 2017, la justice doit encore éclaircir les nombreuses zones d'ombres qui persistent encore dans ce dossier. Dans la nuit du 16 au 17 février, Patrick et Brigitte Troadec avaient été tués avec leurs deux enfants âgés d'une vingtaine d'années, Sébastien et Charlotte.
Ce mardi, Hubert Caouissin, beau-frère de Patrick Troadec et principal suspect dans ce quadruple meurtre, doit se rendre sur les lieux où des restes de la famille avaient été retrouvés.
En compagnie de ses avocats, qui ont fait la demande de ce déplacement auprès du juge d'instruction, le meurtrier présumé se rendra pour le première fois depuis le début de l'enquête à Pont-de-Buis, commune du Finistère où se trouvait sa ferme et où une partie des quatre dépouilles ont été retrouvées.
De la disparition inquiétante au quadruple meurtre
L'affaire se divise en deux volets. Dans un premier temps, une alerte pour disparition inquiétante a été émise le 23 février 2017 après qu'Hélène M., une des sœurs de Brigitte Troadec, a signalé auprès des autorités l'absence suspecte de la famille. Le couple Troadec ainsi que ses deux enfants âgés de 18 à 21 ans sont alors activement recherchés.
A leur domicile d'Orvault, des traces de sang sont retrouvées et de nombreux indices témoignent d'un départ rapide de la famille. Finalement, ce n'est que le 5 mars que Lydie Troadec, la sœur de Pascal Troadec, et son ex-compagnon, Hubert Caouissin, sont placés en garde à vue après que l'ADN de ce dernier a été retrouvé au domicile des disparus.
Le 6 avril de la même année, Hubert Caouissin passe aux aveux et affirme avoir tué les quatre membres de la famille Troadec après avoir été surpris en train d'entrer à leur domicile. Selon ses dires, il aurait tenté de récupérer une clé posée sur un meuble de l'entrée de la maison.
Jalousie et héritage?
- Devant les enquêteurs, Hubert Caouissin a expliqué avoir voulu trouver les preuves de l'existence de pièces d'or, venant d'un héritage de son père décédé quelques mois auparavant. Selon lui, ces dernières auraient été "confisquées" par cette branche de la famille Troadec.
"Cette or a brisé notre famille (...) Je sais que j'ai perdu Pascal. Et que Lydie, sa sœur, ma fille, risque de ne jamais revenir à la maison", expliquait la mère de Lydie et Pascal Troadec dans les colonnes du Parisien.
L'apparition de ce "trésor" remonterait à 2006, lorsque le père de Lydie et Pascal Troadec découvre, lors de travaux effectués chez une locataire dans un immeuble datant de 1907 du vieux quartier de Recouvrance, à Brest, une certaine quantité d'or. Un hypothétique butin qui n'a, à l'heure actuelle, pas été retrouvé.
Zones d'ombre à éclaircir
Hubert Caouissin a expliqué avoir abattu les quatre personnes à leur domicile d'Orvault avant de transporter les corps jusqu'en Bretagne, où il s'en serait débarrassé sur sa propriété de plusieurs dizaines d'hectares.
Ce premier retour du principal suspect à Pont-de-Buis pourrait permettre aux enquêteurs de comprendre ce qui est advenu des quatre dépouilles. A l'heure actuelle, les corps n'ont pas été retrouvés entiers. Si Hubert Caouissin a expliqué avoir démembré puis brûlé les quatre cadavres, certaines parties, dont les crânes, demeurent actuellement introuvables, souligne France 3 Régions.
Selon toute vraisemblance, le procès devrait s'ouvrir d'ici la fin de l'année. La compagne de l'assassin présumé avait quant à elle été remise en liberté il y a quelques semaines.