Affaire Kerviel : décision de la cour d'appel de Paris mercredi

Jérôme Kerviel ira-t-il en prison et devra-t-il rembourser 4,9 milliards d'euros ? La cour d'appel de Paris rend mercredi après-midi sa décision dans le procès de l'ancien trader, poursuivi pour une perte qui avait failli couler la Société Générale en 2008.
Kerviel, 35 ans, encourt cinq ans de prison ferme et, comme en première instance en 2010, pourrait aussi être condamné à cette somme astronomique de dommages et intérêts, montant de la perte qu'il est accusé d'avoir provoquée. Le tribunal correctionnel, qui ne lui avait trouvé aucune excuse, l'avait condamné à trois ans ferme et deux avec sursis.
Une escroquerie intellectuelle
En appel, son avocat David Koubbi a demandé la relaxe, affirmant que la banque "savait" ce que faisait son trader et que toute cette affaire ne serait qu'une "mascarade" destinée à masquer les turpitudes d'un système financier devenu fou. L'avocat a estimé dimanche sur Canal+ qu'il s'agissait du "plus grand casse du siècle", d'"une des plus grosses escroqueries intellectuelles".
Kerviel est accusé d'avoir pris à l'insu de sa hiérarchie des positions spéculatives de dizaines de milliards d'euros sur des marchés à risque et d'avoir déjoué les contrôles avec des opérations fictives, de fausses écritures et des mensonges répétés. Il est poursuivi pour abus de confiance, faux et usage de faux et introduction frauduleuse de données dans le système informatique de la banque. Des cadres avaient été licenciés, un assistant trader et un courtier un temps soupçonnés de complicité, et les carences des systèmes de contrôle avaient valu à la banque une amende de 4 millions d'euros de la commission bancaire.
Mais Jérôme Kerviel, qui avait passé une quarantaine de jours en détention provisoire en 2008, a été le seul poursuivi en justice.