Adolescente morte poignardée: une marche blanche en hommage à Emma à Clessé
Un rendez-vous en mémoire de l'adolescente morte dans des circonstances tragiques. Le village de Clessé a organisé ce lundi, 18 heures, une marche blanche en hommage à Emma, 13 ans, morte poignardée par son petit ami, jeudi dernier. En tête de cortège, le poney de la jeune fille ouvrait la marche, symbole fort pour rappeler la passion et la personnalité de la victime.
Plusieurs dizaines de personnes vêtues de blanc se sont réunies lors de cette déambulation, suivant un parcours de quatre kilomètres dans le village de Saône-et-Loire et aux alentours.
Deux cortèges silencieux étaient organisés lundi sous un soleil de plomb, l'un de la mairie, en présence du père d'Emma, l'autre du centre équestre fréquenté par la collégienne, en présence de sa mère habillée en noir.
"La marche blanche était une communion de tous les instants où les gens ont été bienveillants" a déclaré sur notre antenne Jean-Pierre Chervier, le maire de Clessé.
Le petit ami d'Emma, interpellé dans la journée suivant le meurtre, avait admis en être l'auteur et avoir prémédité son geste, donnant rendez-vous à la victime en pleine nuit dans le village et se munissant d'un couteau.
Le rôle de l'encadrement scolaire en question
Lors d'une conférence de presse jeudi soir, le procureur de la République Eric Jallet déclarait que, selon plusieurs de ses amis, le jeune homme avait déjà évoqué l'idée de tuer sa petite amie. Ceux-ci ne l'avaient alors pas pris au sérieux.
"Il faudra tout de même savoir si ce que les camarades d'Emma ont su et ont dit, à savoir que [le suspect] avait déjà dit qu'il allait tuer, a été relayé ou non par l'encadrement scolaire. Si l'encadrement scolaire l'a su sans le relayer, je peux légitimement affirmer que la mort d'Emma aurait pu être évitée", déclare de son côté Me Patrick Urzan, l'avocat de la famille de la victime, sur notre antenne.
L'adolescent était en effet suivi par des psychologues de l'Education nationale depuis la rentrée. Selon nos informations, ses parents s'étaient récemment séparés et son père était violent à son encontre.
Des accusations néanmoins balayées par le recteur de l'académie. "Nous n’avons eu aucun indice qui nous aurait même suggéré qu’il puisse il y avoir un passage à l’acte. Jamais dans son comportement il n’y a eu de menaces vis-à-vis d’élèves, de collègues ou d’amis", a-t-il affirmé.
Mis en examen pour assassinat, le suspect a été placé en détention provisoire. Un expert psychiatre a conclu à une altération importante du discernement, sans abolition. Il n'est donc pas considéré comme irresponsable pénalement.