Adolescente tuée à Clessé: ce que l'on sait du principal suspect âgé de 14 ans
Cinq jours après les faits, de nombreuses questions restent en suspens. Jeudi dernier, le corps d'Emma, une adolescente de 13 ans, était retrouvé dans les rues de la ville de Clessé, en Saône-et-Loire, lardé de multiples coups de couteau. Quelques heures plus tard, Joris, son ex-petit ami, également âgé de 14 ans, était placé en garde à vue avant d'avouer le crime. Il a depuis été mis en examen et écroué.
Seul en cellule
Selon des informations obtenues par BFMTV, la rupture amoureuse n’est pas l’explication donnée par le jeune homme pour expliquer son geste et l'instruction se poursuit pour faire la lumière sur ses motivations réelles.
Sur les conseils de son avocate, l'adolescent ne s'est pas exprimé lors de son interrogatoire de première comparution. "Il s'exprimera", assure-t-elle, alors que la juge d'instruction va devoir le convoquer assez rapidement pour l’entendre. Son avocate a également demandé une contre-expertise psychiatrique. La première, et seule, ayant été faite dans un créneau assez rapide, elle souhaite que la seconde prenne le temps qu’il faudra.
En ce qui concerne son incarcération, Joris est seul dans sa cellule dans le quartier pour mineurs de la maison d'arrêt de Dijon, un établissement choisi car disposant d'un quartier de soins et où l'éducation a la priorité sur la répression. Il devrait être suivi psychologiquement par un médecin et encadré par un éducateur.
Pour l'heure, le principal suspect n'a pas encore vu ni eu ses parents par téléphone. Pour cela, il faut que le juge de la détention donne son aval après une demande de son avocate. Il s'agit d'une démarche assez longue car la justice doit vérifier l’appartenance des numéros de téléphone qu’il va donner à l’administration pénitentiaire.
Quel contexte familial?
L'enquête, toujours en cours, permet également d'affiner le profil de l'adolescent. Âgé de 14 ans, il s'occupe régulièrement de ses deux soeurs de 10 et 4 ans et les accompagnait souvent chez leur nounou. Selon une source proche du dossier, il prenait très à cœur son rôle de grand frère.
S'il n'est pas jugé comme violent, il s'est en revanche fait du mal une fois et s'était absenté à plusieurs reprises de l’école. Il avait parlé d'un certain mal-être à ses parents qui avaient remarqué qu’il était en retrait vis à vis d’eux, effacé. Après avoir tenté de se faire du mal, il avait été emmené chez un psychologue. Il s'y est rendu une seule fois avant de passer à l'acte dans la nuit de mercredi à jeudi dernier.
En ce qui concerne les parents de l'adolescent, ces derniers sont séparés. Une séparation qui s’est faite dans la douleur, car ils avaient à cœur de préserver leurs enfants et de ne pas les séparer. Le père a été incarcéré il y a une vingtaine d'années.