Abdelhakim Dekhar invoque son "droit au silence"

Abdelhakim Dekhar reste toujours silencieux, 24 heures après son placement en garde à vue. - -
Depuis qu'il est en garde à vue, Abdelhakim Dekhar, agresseur présumé de BFMTV, Libération et La Défense, se mure dans le silence, faute d'accès à son dossier. S'il accepte de parler de son parcours, de son CV, il refuse en revanche de répondre aux questions des enquêteurs sur les faits dont il est accusé.
Il y a 15 ans déjà, l'homme s'était montré peu coopératif devant les juges chargés de l'affaire Rey-Maupin, dans laquelle il était soupçonné d'être "le troisième homme". Il avait donné du fil à retordre aux enquêteurs. "Il a raconté beaucoup de choses contradictoires, évolutives", se souvient le criminologue Alain Bauer. "Il les a embobinés avec une facilité déconcertante".
Devant les enquêteurs de l’époque, Abdehakim Dekhar se présente comme "un membre des services secrets algériens", qui a pour mission d'infiltrer l’ultragauche française. "Il donnait l’impression de tout connaître et d’être connu de tous: de la DST, des Renseignements généraux, des services secrets, qu’on lui faisait une grande confiance et qu’il avait des leçons à donner à tout le monde".
"Il s'exprimait trop"
Même son ancien avocat, Raphaël Constant, reconnaît sa capacité à manipuler ses interlocuteurs: "je n’ai pas le souvenir de quelqu’un à côté de la plaque", explique-t-il. "J’ai le souvenir de quelqu'un de volubile, qui s’exprimait même trop".
Les enquêteurs pourraient avoir du mal à obtenir des réponses à leurs questions. Ils en ont pourtant beaucoup à poser à Abdelhakim Dekhar: qu’a-t-il fait après sa sortie de prison en 1998? Il a vécu en Angleterre. Combien de temps, et qu’y faisait-il exactement? A-t-il prémédité une vengeance?
La garde à vue d'Abdelhakim Dekhar a été prolongée de 24 heures jeudi. Il devrait être présenté à un juge vendredi en fin de journée.