1er-mai: une journée test décisive pour la nouvelle stratégie des forces de l'ordre

L'exécutif et le tout nouveau préfet de police de Paris voulaient à tout prix éviter les dégradations du 1er mai 2018. A fortiori après cinq mois de contestation des gilets jaunes, qui se sont joints aux syndicats défilant traditionnellement en cette Fête du Travail.
Ce mercredi, cinq fois plus de policiers et gendarmes avaient donc été mobilisés dans la capitale: 7400, contre 1500 l'an passé. C'était aussi l'occasion de tester une nouvelle stratégie sur le terrain, développée en décembre.
Peu avant 13h ce mercredi, le cortège ne s'est pas encore élancé boulevard du Montparnasse. Pourtant, des membres du black bloc sont déjà repérés. En parallèle, une femme est évacuée, blessée à l'oeil. Directement, les forces de l'ordre chargent.
Christophe Castaner satisfait
Une stratégie qui consiste en de la "mobilité", "le fait d'être très dynamique et d'aller au contact dès qu'il y avait des voies de faits exercées (violences, NDLR) à l'encontre des forces de l'ordre", explique au micro de BFMTV Grégory Joron, CRS et membre du syndicat Unité SGP Police FO.
Le cortège arrive ensuite place d'Italie. Cette fois-ci, les casseurs ont confectionné un engin mobile pour se protéger: un grand cygne noir. Les policiers le réquisitionnent en quelques minutes, pendant que les gendarmes mobiles se déploient à quelques mètres.
Pour les forces de l'ordre et l'exécutif, la stratégie a payé. "Nous avons un bilan qui montre l’efficacité du dispositif mis en place à Paris mais aussi en province", se félicite le ministre de l'Intérieur dans Le Parisien.
Au total, 330 personnes ont été interpellées, dont 254 ont été placées en garde à vue. Des contrôles préventifs ont eu lieu dans les gares et aux portes d'entrée de Paris, avec des saisies parfois impressionnantes: marteaux, bonbonnes de gaz, bidons d'essence…
38 blessés et l'invasion de la Pitié-Salpêtrière
Pourtant, si Christophe Castaner se félicite de l'action des forces de l'ordre et des dégâts limités, des blessés sont quand même à dénombrer. Pas moins de 24 manifestants et 14 membres des forces de l'ordre ont été touchés.
"Lors de l’acte 23, il y a deux semaines, près de 152 blessés ont été comptabilisés, dont une dizaine de journalistes", fait valoir dans les colonnes du Parisien Marc, coordinateur d’une équipe de street medics. "Plus ça va, et plus cela ressemble à un champ de guerre. La violence appelle la violence", juge-t-il.
"La police a chargé la CGT. Une CGT bien identifiée", a de son côté affirmé ce mercredi Philippe Martinez, secrétaire général du syndicat, qui a été brièvement exfiltré de la manifestation. De son côté, la préfecture de police de Paris a assuré que "la CGT n'avait jamais été la cible des policiers et gendarmes qui ont assuré leur mission avec détermination face à des casseurs violents".
Une cinquantaine de manifestants ont également pénétré dans l'enceinte de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière et sont arrivés aux portes du service de réanimation chirurgicale, selon la direction de l'hôpital. Le directeur de l'APHP Martin Hirsch a annoncé qu'une plainte serait déposée.