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Police-Justice

1er mai à Paris: les CRS ont bien utilisé des restes d'animaux dans leurs canons à eau

Canons à eau le 1er mai à Paris.

Canons à eau le 1er mai à Paris. - Thomas SAMSON / AFP

L'emploi par les CRS d'un mélange combinant des restes d'animaux dans leurs canons à eau le 1er mai dernier à Paris a été confirmé dans la presse ce dimanche.

Au moins une citerne de 4.200 litres déployée le 1er mai dernier par les CRS à Paris contenait, mélangée à l'eau, une solution faite de restes d'animaux. Celle-ci a donc été pulvérisée par les canons à eau. La direction générale de la police nationale l'a confirmé, comme l'a noté dimanche Le Parisien qui avait révélé l'information initialement. Il apparaît que c'est la compagnie de CRS section des moyens spécialisés (SMS) 45, comme l'a affirmé StreetPress, qui avait ce produit dans ses cuves le jour de la Fête du travail. 

Mais de quoi s'agit-il? Les CRS de la SMS 45 ont expliqué que le produit était "un émulsif sous forme de mousse protéinique, à base de sang séché, d’os broyés et de protéines de viande macérées".

Un usage détourné mais une utilisation licite 

Plus précisément, cet "émulsif" (l'émulsion est la coexistence de deux liquides hétérogènes) à l'odeur "pestilentielle", comme les agents des forces de l'ordre en conviennent eux-mêmes, est fabriqué à partir d'une poudre de cornes et de sabots de bovins, de plumes broyées, de sang et de protéines de pétrole. 

Un spécialiste du maintien de l'ordre a signalé que le produit avait été détourné de sa fonction, car celui-ci est en principe employé comme un ralentisseur d'incendie. C'est d'ailleurs pourquoi la solution revient normalement aux sapeurs-pompiers et à la Sécurité civile. Le document interne réglementant l'usage des canons à eau par les CRS n'évoque pas ce produit, ce qui signifie que son utilisation par les compagnies de sécurité n'est pas interdite. 

Robin Verner